Depuis 1984, grâce à Envie, plus de 10 000 personnes ont retrouvé le chemin de la vie active.
En 2008 :
48 entreprises Envie
1 500 salariés en contrat d’insertion accueillis
400 postes permanents
300 bénévoles
20 % du marché des déchets électriques ménagers soit 80 000 tonnes de DEEE collectées
Depuis 1984, Envie, entreprise d’insertion dans le recyclage des déchets électriques, mène un projet ambitieux pour concilier l’économique et le social. A l’occasion de ses 25 ans le 25 juin prochain, son président Richard Debauve établit un état des lieux sur les questions d’insertion et d’environnement.
INSERTION
En mars 2009, Laurent Wauquiez, Secrétaire d’Etat chargé de l’Emploi, a décidé de financer la création de 1 500 postes en insertion supplémentaires sur toute la France pour un montant de 15 M€ ; un effort qui se poursuivra jusqu’en juin 2010. Pour le Président de la Fédération Envie, Richard Debauve :
« Toute entreprise d’insertion doit pouvoir continuer à former et à accompagner ses salariés. Nous nous réjouissons donc de la décision de Laurent Wauquiez qui a déjà permis à de nombreuses entreprises de poursuivre leur développement en créant de nouveaux postes d’insertion. Mais l’Etat refuse pour le moment de répondre au besoin d’une réévaluation de ce que nous appelons « l’aide au poste » (contribution de l’Etat qui permet de financer un parcours d’insertion en tenant compte des besoins de surencadrement, et de formation des salariés). »
Si Envie se réjouit des résultats économiques obtenus depuis son positionnement sur la filière des DEEE, le constat reste amer après 25 ans d’existence : 10 % de la population française vit aujourd’hui au-dessous du seuil de pauvreté et 150 000 jeunes sortent de l’école sans aucune qualification chaque année. Cette précarité montante et la forte aggravation du chômage démontrent que les entreprises d’insertion ne sont pas prêtes à disparaître...
Pour Richard Debauve, la société française ne parvient pas à prendre à bras le corps la problématique de l’exclusion : « Le système économique actuel fonctionne en partie sur la flexibilité et entraîne le développement d’une société à deux vitesses avec d’un côté les salariés favorisés bénéficiant de vrais contrats de travail et de l’autre les travailleurs pauvres auxquels on ne propose jamais de CDI. Les personnes exclues de l’emploi qui arrivent chez Envie sont donc de plus en plus touchées par les conséquences du chômage avec des problèmes d’alcool, de violence… ».
RECYCLAGE
La directive européenne DEEE (Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques) promulguée en juillet 2005 a permis d’établir une réglementation précise en matière de taux de recyclage des équipements par ménage. Aujourd’hui, chaque ménage possède environ 20 à 25 kilos d’équipements et la législation européenne impose la collecte et le recyclage de 4 kilos par ménage ; l’objectif passera très prochainement à 8 kilos.
« Grâce à cette nouvelle directive, Envie a pu non seulement mettre en place de solides partenariats avec les éco-organismes, les fabricants et les distributeurs mais a aussi pu jouer sur la complémentarité entre l’Etat, les collectivités et les entreprises d’insertion qui ont choisi de développer une activité environnementale », explique Richard Debauve. « Eco-systèmes est ainsi devenu un partenaire privilégié d’Envie en ouvrant ses appels d’offres à toutes les entreprises Envie, en concurrence complète avec les opérateurs privés ».
Le positionnement d’Envie sur les DEEE a d’ailleurs permis la création de 450 postes dans le réseau Envie : « Nous avons également pu diversifier notre offre sociale en proposant une large gamme de parcours d’insertion sur des métiers de plus en plus variés et répondre ainsi à notre besoin de professionnalisation », ajoute Richard Debauve.
Il précise également que « Dès sa création, Eco-systèmes dont la part de marché des DEEE dépasse les 70 %, s’est fortement engagé en faveur de l’économie sociale et du réemploi. En 2005, un accord national a été signé avec le réseau Envie dans l’objectif de protéger les emplois existants et de contribuer autant que possible à leur développement. Ces accords comportent également un volet économique avec un barème de soutien financier qui permet de contribuer à la collecte des déchets. »
En matière de recyclage des DEEE, des marchés importants ont été gagnés et le réemploi a été pérennisé comme axe de valorisation des déchets électriques. L’augmentation rapide des volumes collectés et traités représente le prochain enjeu pour le réseau Envie.
« Si aujourd’hui, la majorité de la dépollution des déchets électriques s’effectue au moyen d’interventions manuelles permettant ainsi de créer toujours plus d’emplois en insertion et de privilégier une dépollution propre, le broyage des déchets à grande échelle utilisés dans les procédés industriels est en passe de se développer. Nous devrons donc nous adapter, nous équiper, nous agrandir et faire face à la montée en puissance de l’automatisation des process », indique enfin Richard Debauve.
Par ses activités de collecte, de dépollution, de traitement, de rénovation et de revente, Envie a permis à plus de 10 000 personnes de retrouver le chemin de la vie active depuis sa création en 1984.
Envie se positionne sur l’avenir en signant ce 25 juin prochain, à l’occasion de ses 25 ans, une convention de partenariat avec l’ESSEC sur le campus de l’école de gestion à Cergy. « Des liens solides se sont noués entre la Chaire de l’Entreprenariat social et le réseau d’insertion. La pertinence d’Envie dans son domaine est en effet aujourd’hui un sujet d’étude pour les étudiants de la Chaire. La signature de cette convention entre les deux partenaires est donc un signe évident de l’intérêt grandissant de l’économie sociale et solidaire pour tous ceux qui réfléchissent à la société de demain », conclue Richard Debauve.
Envie en bref…
Véritable acteur du développement durable par sa dimension économique, sociale et environnementale, Envie aide depuis 25 ans les personnes en difficultés à retrouver un emploi dans le secteur d’activité du recyclage des appareils électroménagers et déchets électriques. Il y a cinq ans, Envie c’était 30 entreprises et 600 salariés en contrat d’insertion. En 2008, Envie a accueilli 1 500 salariés en contrat d’insertion, compte 48 entreprises, 400 permanents, 300 bénévoles et collecte 20 % du marché des déchets électriques ménagers soit 80 000 tonnes de DEEE.