L’annonce par le Président de la République de la fusion du RSA activité avec la prime pour l’emploi (PPE), pour redonner du pouvoir d’achat aux travailleurs pauvres et salariés précaires est une réelle satisfaction pour les associations de solidarité qui accompagnent ces personnes au quotidien et qui constatent l’augmentation inacceptable du taux de pauvreté, y compris parmi les personnes en emploi.
Attendue depuis la publication en septembre 2013 du rapport du député Christophe Sirugue, préconisant la fusion de ces aides en une prime d’activité, cette réforme est en effet d’une urgente nécessité compte tenu de l’échec du RSA activité qui ne touche que 32% de ses bénéficiaires potentiels et de l’érosion des montants versés au titre de la PPE amenée à disparaître dans les prochaines années.
La création d’une nouvelle prestation en faveur des personnes en reprise d’activité ou qui travaillent à temps partiel devra respecter plusieurs principes définis par la commission Sirugue à laquelle la FNARS, Coorace et Emmaüs France ont activement participé. L’aide versée doit être lisible, stable et non discriminante. Elle doit être individualisée, versée dès la reprise d’activité et ouverte aux jeunes de moins de 25 ans.
Les trois réseaux alertent également le gouvernement que cette nouvelle prestation ne fasse aucun « perdant » parmi les ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté. La question budgétaire reste entière pour que cette mesure touche efficacement le plus grand nombre.
De plus, comme cette mesure ne rentrera effectivement en application qu’au 1er janvier 2016, il est indispensable de trouver un mécanisme de soutien supplémentaire pour les mois qui viennent, par exemple via un dégel de la PPE.
Enfin, si la réforme de l’aide financière aux travailleurs précaires est essentielle pour réduire la pauvreté en soutenant le retour à l’emploi, celle‐ci doit s’accompagner d’une politique active de formation et d’incitation à l’embauche des chômeurs de longue durée dont le nombre ne cesse d’augmenter.