On se rapproche des échéances entendues ci et là pour un projet de loi sur l’économie sociale et solidaire. Cette loi d’orientation pour notre secteur permettrait plusieurs avancées selon les "rumeurs dans les milieux autorisés" et selon les personnes qui participent aux réflexions. Bien entendu, nous en avons fait largement écho, le dispositif permettant de faciliter la reprise par les salariés sous forme SCOP serait probablement dedans, avec peut être des ajustements pour y arriver.
En tout cas, même si fondamentalement, il est probable que la loi ne change pas le quotidien de nos entreprises (dans l’activité), elle est attendue pour éclaircir les contours de ce secteur, qui au gré des souhaits / stratégies / méconnaissances de ses acteurs, l’assimile au mieux à l’histoire, au pire à la RSE (Responsabilité sociale des entreprises) et souvent au développement durable. On peut légitimement penser qu’à l’été, on saura ce qu’on trouvera dans la définition légale de l’économie sociale et solidaire (et cela donne quelques semaines encore de pressions sur le Ministère)...
Les médias (et nous) ont beaucoup parlé de l’accord national du 11 janvier comme une avancée sociale. Certes, les négociations ont abouti, preuve que le dialogue social, même compliqué, peut apporter des réponses. Mais le GEMA, par l’intermédiaire de son Secrétaire Général, fait juste remarquer que l’ESS n’était pas représentée et que cela allait s’imposer à notre secteur sans qu’on y ait eu notre mot à dire. En soit, cela n’est pas différent de d’habitude, malheureusement, mais la future loi serait peut être aussi le moment de faire que nos syndicats d’employeurs deviennent représentatifs ? Ils sont prouvé leur attachement au dialogue social, aux instances sociales (Prud’hommes entre autres) et leur capacité à être des interlocuteurs. Entre le MEDEF qui ne veut pas perdre ses places et les CCI qui ne veulent pas entendre parler de consularité des CRESS, cela ne fait que renforcer la force du message à envoyer !
Et sur le front de l’emploi dans l’économie sociale et solidaire ? le CREDOC a sorti une étude détaillée sur les besoins en main d’oeuvre à venir dans notre secteur. Ce qui est flatteur pour nous, c’est que cela corrobore le discours que nous tenons dans nos ateliers, devant les recruteurs, devant les chercheurs d’emploi et devant nos interlocuteurs. Depuis 10 ans, nous tenons ces propos que le CREDOC vient validé avec enquêtes, moyens et données statistiques. Que nos interlocuteurs soient donc rassurés, malgré nos moyens non comparables avec cet organisme, notre discours était et est juste...
Et pour faire suite, après l’étude en besoins de main d’oeuvre, il faudrait expliquer à la main d’oeuvre dans quel environnement particulier elle va travailler... Là, il faut lire le dernier ouvrage de Maud Simmonet et Matthieu Hély. Là encore, ce que nous apportons dans nos ateliers, perçus par les tenants d’une économie sociale "bisounours", est étudié avec la rigueur scientifique qu’on connait aux auteurs. Et ne diffèrent pas de notre pensée et parole. Cet ouvrage collectif appréhende le monde associatif comme monde du travail. Il s’ouvre sur une réflexion autour des modalités d’exercice du travail associatif en interrogeant la frontière entre la sphère professionnelle et le « hors travail ».
Bonne semaine et bonne lecture !
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la planche avec ciseaux
Assortiment
La file d’attente
Le manomètre