Le nouveau ministre délégué chargé de l’Economie sociale et solidaire, Benoît Hamon, estime que pour faire de la croissance, il faut s’appuyer "sur ce qui marche" et qu’en France "l’économie sociale ça marche et ça créé de l’emploi".
Son rôle, a expliqué Benoît Hamon sur France Info, sera d’organiser "cette stratégie-là à partir de ce ministère et lui donner les moyens en terme de politique publique".
Pour le nouveau ministre "l’économie sociale et solidaire, c’est le champ de toutes ces entreprises qui ont aujourd’hui ou une finalité sociale ou des statuts qui les appellent à avoir une gouvernance démocratique, un système de répartition de la richesse qui est totalement différent d’une société classique".
"C’est ce que les Français connaissent à travers leur mutuelle, ce sont les associations, ce sont les coopératives, à peu près 13% des emplois en France, 10% de la richesse créée en France", a précisé M. Hamon qualifiant le secteur d’"extrêmement dynamique".
Il a indiqué que l’économie sociale et solidaire recouvrait "deux notions qu’on a tendance à opposer", mais a estimé qu’on pouvait "être parfaitement capable d’être un secteur concurrentiel et en même temps utile socialement".
Le programme emplois d’avenir - consistant à faciliter l’embauche d’au moins 150.000 jeunes - permettra "de doper ce secteur-là, de lui donner les moyens d’agir et en même temps (de) mettre le pied à l’étrier des jeunes qui ont besoin d’emploi", a affirmé M. Hamon.
Il y a dans le secteur associatif, selon le ministre, "beaucoup de contrats précaires, parce qu’il y a une volonté politique d’assécher le secteur associatif de ne plus lui donner les moyens pour faire face à ses missions, aux demandes sociales".
"Nous voulons déprécariser. Le programme sera un moyen de professionnaliser le secteur associatif, (...) mettre en oeuvre des échelles de salaire de un à dix entre le chef de l’entreprise et le salarié au plus bas de l’échelle sociale", a assuré M. Hamon.
Une banque publique d’investissement sera créée "assez rapidement". L’objectif, selon le ministre, sera de disposer "d’un instrument de soutien aux politiques industrielles le plus tôt possible pour soutenir les PME innovantes pour opérer la transition énergétique et soutenir le secteur des énergies renouvelables, mais aussi pour contribuer au financement de l’innovation sociale".
Benoît Hamon a décrit son ministère comme "un ministère à part entière (...)" qui a vocation "à travailler avec les autres : avec Arnaud Montebourg (Redressement productif) sur les conditions de reprise par les salariés d’une entreprise en Scop quand il y a un plan social, avec Valérie Fourneyron (Sports, Jeunesse, Vie associative) sur le financement de la vie associative, avec Michel Sapin ((Travail, Emploi, dialogue social) sur la mise en oeuvre du programme emploi-avenir, avec Pierre Moscovici (Economie, Finances) sur toute la stratégie de croissance que nous allons avoir pour ce secteur, avec Marisol Touraine (Affaires sociales, Santé) sur l’aspect mutuelle et Sécurité sociale".