Le Tribunal correctionnel d’Amiens a condamné hier huit anciens salariés de Goodyear Amiens à 2 ans de prison, dont 9 mois fermes.
La lourdeur historique de la peine provoque à juste titre émoi et consternation parmi toutes les forces progressistes de notre pays.
En maintenant les poursuites alors même que les deux cadres séquestrés avaient retiré leur plainte, l’Etat, par la voix du Procureur de la République, a choisi son camp : celui de la criminalisation de l’action syndicale et de la répression du mouvement social. Ce faisant, l’Etat exprime un profond mépris pour la souffrance et le désarroi des travailleurs et des travailleuses confrontés à la fermeture de leur usine et au spectre du chômage.
Conjugué à un état d’urgence qui se prolonge au risque d’être instrumentalisé contre l’expression sociale et citoyenne, le signal envoyé par le gouvernement est lourd de conséquences pour l’avenir démocratique de notre pays.
La Fédération de la Somme de la Ligue des droits de l’Homme rappelle que l’exercice du droit syndical est un droit fondamental, garant du bon fonctionnement démocratique. La criminalisation de ceux qui s’expriment et contestent ne fera disparaître ni les sujets de débats ni les motifs de contestation.
La Fédération de la Somme de la Ligue des droits de l’Homme exprime tout son soutien aux huit de Goodyear condamnés.