Face au « triste » record du nombre de personnes en détention (69 375) atteint en 2016, le gouvernement a annoncé un plan de création de 10 000 à 16 000 cellules supplémentaires. La FNARS, qui fédère 870 associations de lutte contre l’exclusion accompagnant des personnes placées sous main de justice ou ayant un passé judiciaire, refuse une politique pénale qui se réduirait au « tout carcéral » quand une majorité de condamnés sont issus des couches les plus défavorisées de la société. S’il y a bien nécessité d’un plan d’investissement pour rénover les établissements vétustes et proposer des conditions de détention plus dignes, la Fédération demande que ce plan soit revu pour permettre le développement des peines alternatives à la prison et des moyens affectés à l’accompagnement des personnes pour prévenir efficacement la récidive par la réinsertion.
La Conférence de consensus organisée en février 2013 sur la prévention de la récidive a souligné la nécessité de trouver un nouvel équilibre entre l’incarcération et les peines en milieu ouvert, en réaffirmant l’objectif de réinsertion de la personne condamnée. Cela vaut particulièrement pour les courtes peines (moins d’un an) qui représentent 80% des condamnations venant surpeupler les maisons d’arrêt (pouvant atteindre un taux de suroccupation de 150%), dans lesquelles les personnes vivent dans des conditions souvent indignes, propices à la violence et à la récidive.
Par ailleurs la sortie de détention est trop souvent synonyme d’isolement, d’exclusion avec une majorité de sorties « sèches » sans préparation, sans emploi ni logement stable, surtout pour les peines courtes.
Pour lutter efficacement contre la récidive et le surpeuplement carcéral, la FNARS demande au gouvernement d’intégrer dans son plan d’action la mise en œuvre des mesures prévues dans la loi du 15 août 2014 relative à l’individualisation des peines et renforçant l’efficacité des sanctions pénales visant à favoriser l’accompagnement social, la préparation à la sortie, le développement des alternatives à l’incarcération (contrainte pénale, placement extérieur, travail d’intérêt général,…).
La fédération propose également que l’accès à l’emploi pendant et à la sortie de détention devienne une priorité nationale avec l’accès à un contrat de travail et au droit à la formation pour les personnes détenues, préparant leur insertion dans le monde du travail.