Ce n’est pas souvent que nous rédigerons un éditorial un 29 février ! Apprécions....
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Calais mobilise encore les associations humanitaires pendant le démantèlement de la "jungle de Calais", sorte de ville dans la ville dans laquelle les réfugiés politiques et économiques attendent... Attendent quoi ?... De passer vers l’Eldorado anglais ! En attendant, ils s’organisent avec le soutien des solidarités locales. Car ce qui est surprenant (pour ne pas dire plus !) est que les seuls fonctionnaires présents seraient ceux de la Police. Et tout cas, c’est entre autres ce que pointent les signataires d’une tribune virulente contre la politique menée à Calais par le Gouvernement. En tout cas, eux ne veulent pas avoir honte de ce qui se passe ou passera là bas...
Autre position forte exprimée, celle de plusieurs dizaines d’organisations proches de la fédération internationale des Droits de l’Homme qui dénoncent le renouvellement de l’état d’urgence et le recul organisée des droits. Cette lettre au Président de la République interpelle et pointe le regard supposé de la communauté internationale sur nos pratiques juridiques et politiques, tout en dénonçant les atteintes aux libertés démesurées par rapport à l’objectif actuel.
Que ce soit Calais ou l’état d’urgence, ce n’est pas tant le fond qui nous (RS) importe, mais la capacité du milieu associatif à apporter des points de vue étayés, relayant des réflexions et des souffrances au pouvoir politique. Tout comme les syndicats, elles se retrouvent comme courroie de transmission de la société civile vers le politique. Et il serait dommage que le pouvoir politique s’enferme dans une surdité qui ne devrait pas culturellement être le sien. La fin justifie t elle les moyens ? Non, c’est bien ce que nous apprend l’histoire ET l’économie sociale et solidaire...
Chorum Cides a interviewé Martine Pinville et Odile Kirchner au sujet de leurs nouvelles attributions et leur vision du développement de l’ESS. Pas de grande surprise sur une vision "changement d’échelle" du secteur. Passe t il par un développement numéraire ? Ou de taille des acteurs (comme on peut l’observer depuis qques années !) ? Va t on voir l’ESS présenté comme une alternative ? Va t on enfin reconnaître que 80% de l’ESS relève du milieu associatif et que pour une grande partie, ces associations interviennent aux côtés des pouvoirs publics ? Bien ou pas, c’est un fait que nous ne lisons pas beaucoup dans l’interview surtout axé sur l’entrepreneuriat social et "l’engouement" des jeunes vers l’ESS (avec des chiffres hallucinants, loin de ce qu’on peut voir sur le terrain malgré tout !).
"Le droit collectif n’est pas l’ennemi de l’emploi" est le titre du communiqué de presse de l’intersyndicale opposée au projet de loi du Ministre El Khomri (http://www.ess-et-societe.net/+-Loi-sur-la-reforme-du-droit-du-+). Rappelons que les gesticulations de part et d’autres ne reposent que sur des fuites (probablement savamment) orchestrées il y a quelques jours. Reposant sur les propositions du rapport Badinter, aucun parlementaire n’a encore vu le projet de loi. Ceci étant, le test est réussi puisque la Ministre a un mur syndical en face d’elle, même si l’épaisseur est variable selon le syndicat.
Mais ils y sont tous. Pourtant, ce n’est pas de l’intersyndical qu’elle devrait se méfier, mais plus d’une base exprimant un "ras le bol", relayé et amplifié par les réseaux sociaux. Les organisations de jeunesse, les bases syndicales et quelques influenceurs numériques agitent la toile et bientôt le pavé. Depuis des années que les (fameux) corps intermédiaires sont malmenés, il ne serait pas surprenant qu’eux mêmes se fassent déborder et que les pouvoirs publics se retrouvent sans interlocuteurs en face. A un an des élections, on peut s’interroger sur les conséquences ?
France Stratégie organise les audiences concernant le compte personnel d’activité. L’UDES, comme d’autres, a été entendu et a pu dérouler son argumentaire. Nous vous invitons à le lire, ainsi que les autres.
Bonne lecture
Bonne semaine