Compte-rendu de la réunion du 24 septembre 2004
à la Fondation pour le Progrès de l’Homme
Synergies Créateurs Compte-rendu de la réunion plénière du 24 septembre 2004 - Synergies Créateurs - TS 1

Présents :
 Amandine Albizzati (Bourse aux Financements solidaires) ; Hervé Arnault ; Pierre Audibert
(Scientipôle initiative) ; Bernard Aveline (Relais Capimmec Malakoff) ; Jean-Pierre Ayrault ;
Françoise Benczkowski (DGEFP) ; François Bojczuk (Mission Locale Sambre Avesnois) ; Patrice
Bouquet des Chaux ; Barka Bouzaga (Seine-Amont Initiative) ; Bernard Chabert (Secours
Catholique) ; Jean-pierre Dargaud (Espace Ifad/AFIP) ; Luc de Larminat (OPALE) ; Hervé Delmaire
(Scientipôle initiative) ; Michèle Desbois (3ES) ; Frédéric Do (Ariac) ; Raymond Druesne (Relais
Capimmec Malakoff) ; Luc Duquenne (Airelle) ; Alain Fedon ( Aristée) ; Annie Fontaine (ANPE
Spectacles) ; Nicolas Frachon (Argos Consultant) ; Anne Frankhauseur (Conseil régional Alsace) ;
Benoît Granger (Mic Fin) ; Philippe Hermitte (Garrigue) ; Tiphaine Igigabel (Bourse aux
Financements solidaires) ; Sébastien Kanarek (Agir Lorraine) ; Jean-Jacques Laurent (FORCE) ;
Olivier Lefevre (Etudiant Paris 8) ; Olivier Longin (Conseil régional Alsace) ; Franck Lopez (DRTEFP
Ile-de-France) ; Jean-Luc Poitoux (Arc en ciel développement) ; Fabienne Pourtein (Ingéniérie
culturelle et management de projets) ; Jacques Quittet (Couveuse Diapason-BG 04) ; Daniel Redler
(Arfacs) ; Cyril Rollinde (Scientipôle initiative) ; Thierry Saymard ; Gilbert Sussmann (Synergies
Créateurs) ; Catherine Torterat (Union des Couveuses) ; Valérie Weidmann (Pygmalion et Cie) ;
Emilie Wietzke (La NEF)

 Équipe permanente : Adrienne Szejnman, Thomas Servet

Synergies Créateurs est un collectif de personnes physiques engagées au sein d’associations ou
d’organismes et d’institutions impliqués dans la création d’entreprise et le développement local.
Les participants aux groupes de travail le sont donc à titre personnel. Sauf mention contraire, ils ne
représentent pas leur structure ou réseau d’appartenance. Ces groupes travaillent dans le cadre d’une
charte disponible sur le site de Synergies Créateurs.

Ordre du jour :
 9h15-9h30 : Accueil des participants
 9h30-9h45 : Tour de table des participants
 9h45-10h00 : Présentation de l’association Synergies Créateurs
 10h-11h30 : Vie des groupes : premiers repérages, premières réalisations, perspectives
· Création d’entreprises et d’activités dans le secteur culturel et artistique
· Action des bénévoles dans l’accompagnement à la création d’entreprises
· Accueil des nouveaux arrivants sur un territoire
· Méthodologie de l’accompagnement de projets collectifs sur un territoire
 11h30-12h30 : Débat général, constitution des comités d’animation et organisation du travail pour
l’année à venir

Compte-rendu rédigé par : Thomas Servet

Plan du compte-rendu :

1. Synergies Créateurs : introduction et présentation
1.1. Un nouveau départ
1.2. Un contexte qui a évolué
1.3. Un même objectif : réfléchir l’accompagnement à la création d’entreprises et d’activités.......3
1.4. Le fonctionnement des groupes de travail : quelques rappels .............................................4

2. Proposition de thèmes de travail
2.1. Création d’entreprises et d’activités dans le secteur culturel et artistique
2.2. Action des bénévoles dans l’accompagnement à la création d’entreprises
2.3. Accueil des nouveaux arrivants sur un territoire
2.4. Méthodologie de l’accompagnement de projets collectifs sur un territoire
2.5. Quelques propositions de pistes de travail

3. Suites et perspectives

1. Synergies Créateurs : introduction et présentation
La séance est présidée et animée par Luc Duquenne, Président de l’association Synergies Créateurs.
Luc Duquenne ouvre la séance en remerciant la Fondation pour le Progrès de l’Homme d’accueillir
cette plénière dans ses locaux. Il passe la parole à Morgane Iserte de la Fondation pour le Progrès de
l’Homme. Morgane Iserte rappelle que, dans le cadre du travail engagé par la fondation sur les
initiatives sociales et économiques, la FPH avait soutenu les travaux du collectif Synergies Créateurs
dès sa création. La FPH est heureuse d’accueillir aujourd’hui la plénière du collectif et se réjouit de
voir autant de personnes y participer.
Luc Duquenne propose un tour de table de présentation des participants qui permet de constater que
les participants représentent un échantillonnage très diversifié d’acteurs de l’accompagnement
technique et financier à la création d’entreprises et d’activités.

1.1. Un nouveau départ
Luc Duquenne est président de l’association Synergies Créateurs. Il est également président du
réseau Airelle. Il est également enseignant, après avoir participé activement à sa création, dans la
formation diplômante de « Conseiller en création d’entreprises » à l’université Paris 8. Luc Duquenne
souligne son attachement à l’outil d’échange et de réflexion qu’est Synergies Créateurs, outil qui,
selon lui, est destiné à produire de l’intelligence collective.
Pierre Audibert, vice-président de Synergies Créateurs et directeur de Scientipôle Initiative, explique
qu’il est arrivé dans les groupes de travail par intérêt personnel et professionnel pour être en veille sur
la création d’entreprises et d’activités. Il souligne qu’il faut aujourd’hui développer un modèle
économique qui permette d’assurer la durabilité du dispositif dont la relance a notamment été
appuyée par la DGEFP et l’écoute qu’a apporté Françoise Benczkowski. Il est important de créer au
sein de Synergies Créateurs une dynamique entre salariés, administrateurs, membres de l’association
et participants aux groupes de travail qui garantisse de répondre à la confiance accordée par ses
partenaires en général, et la DGEFP en particulier.
Françoise Benczkowski explique que la DGEFP a souhaité soutenir un espace de réflexion sur les
politiques publiques d’aide à la création d’entreprises et d’activités. Depuis 10 ans, les réflexions
menées au sein du collectif Synergies Créateurs ont contribué à alimenter les améliorations apportées aux dispositifs publics d’aide à la création d’entreprises et d’activités. N’oublions pas que les travaux
de Synergies Créateurs ont permis d’établir un premier référentiel métier de l’accompagnement à la
création d’entreprises qui a été repris ensuite par le Conseil National de la Création d’Entreprises
(CNCE). Synergies Créateurs doit aujourd’hui être un cadre de travail adéquat pour continuer à être
force de proposition.

1.2. Un contexte qui a évolué
Benoît Granger rappelle que, sur la vingtaine de mesures sur la création d’entreprises présentées en
avril 2000 par le premier ministre de l’époque, plus d’une quinzaine était issue des groupes de travail
du collectif. Synergies Créateurs a donc été un véritable creuset libre et indépendant d’une pensée
stratégique sur la création d’entreprises et d’activités. Quatre ans après ces premiers états généraux
de la création d’entreprise, le contexte n’est plus le même, Force (Fédération des organismes pour la
reprise et la création d’entreprise) assurant par exemple la fonction de lobbying. La légitimité de
Synergies Créateurs n’est donc pas la même non plus. Il s’agit aujourd’hui de réunir des personnes
qui ont le goût d’entreprendre et des personnes qui peuvent les aider. Il s’agit ainsi de continuer à faire
de la recherche-développement sur ce sujet, tout en adoptant une démarche très transversale qui
permette de réfléchir autant sur l’innovation que sur la création d’activité par les artistes. Benoît
Granger pense, qu’outre la fonction de recherche-développement, Synergies Créateurs a également
une fonction de "poil à gratter" à jouer face aux réseaux un peu trop institutionnels en développant
une critique constructive. Des progrès restent à faire en matière d’accompagnement à la création
d’entreprises, Synergies peut y contribuer.
Gilbert Sussman souligne qu’il adhère profondément aux propos de Benoît Granger. Pour lui, les
mots-clefs sont « liberté individuelle », « ouverture » et « rigueur ».
Françoise Benczkowski note que, dans le contexte de la décentralisation, l’organisation des dispositifs
d’aide à la création d’entreprises doit être repensée. Il est nécessaire de rester en veille et de mettre
en évidence les nouvelles problématiques. Pour cela, il est intéressant de préserver un espace de
richesse et de diversité d’acteurs qui réfléchissent sur ce champ. Dans ce nouveau contexte,
Synergies Créateurs doit veiller à bien articuler ses travaux avec son environnement politique et
institutionnel. L’approche territoriale de l’accompagnement à la création d’entreprises entraîne par
exemple de nouvelles formes de coopérations entre acteurs. Les groupes doivent donc veiller à
associer à leurs travaux, au-delà des acteurs traditionnels de l’accompagnement, l’ensemble des
personnes concernées par les thématiques qu’ils explorent.

1.3. Un même objectif : réfléchir sur le thème de l’accompagnement à la création
d’entreprises et d’activités
Alain Fedon pose la question du périmètre d’intervention de l’association. Outre la création, des
thèmes comme la reprise ou la sensibilisation à l’entreprenariat intéressent-ils Synergies Créateurs ?
Pierre Audibert explique que Synergies Créateurs s’inscrit dans le champ de l’entreprenariat. La
sensibilisation à l’entreprenariat est un sujet qui peut tout à fait faire l’objet d’un groupe de travail, de
nombreuses expériences dans ce domaine ayant été développées au cours des dernières années.
Cette question, tout comme les autres thèmes de travail, doit être réfléchie au niveau régional,
national et européen.

La question du périmètre évoque à Bernard Chabert la question du niveau d’intervention de Synergies
Créateurs. Est-il possible de développer des groupes de travail régionaux ? Ceci permettrait, par
exemple, aux bénévoles qui interviennent dans le domaine de l’aide à la création d’entreprises de
mieux connaître les différents opérateurs.
Frédéric Do se pose la question de la cohérence de l’ensemble des thèmes que souhaite travailler
Synergies Créateurs. Alors que les premiers groupes de travail s’intéressaient au coeur de métier,
c’est-à-dire l’accompagnement, il lui semble qu’on se penche aujourd’hui sur des thèmes qui en sont
plus éloignés. Rappelant que Synergies Créateurs est le seul endroit où l’on peut avoir une parole
libre, Frédéric Do se demande ce que deviennent des thèmes comme l’accueil, l’accompagnement, le
suivi, thèmes qui ne font finalement pas l’objet d’échanges entre les réseaux. La pertinence des sujets
n’est pas en cause mais il semble qu’il manque quelque chose qui structure le tout.
Cyril Rollinde rappelle que, par le passé, c’est par les décalages évoqués, en travaillant « les
marges » qu’on a réfléchi sur le coeur de métier.
Luc Duquenne ajoute que Synergies Créateurs souhaite soutenir l’ensemble des réflexions nées
autour de ce champ. Il est notamment important de continuer à travailler sur les thèmes qui ont été
amorcés au cours des années précédentes.
Jean-Jacques Laurent tient à préciser qu’il est présent à la plénière de Synergies Créateurs en accord
avec son Président et les membres du Conseil d’administration de Force. Force travaille de son côté
certains sujets mais elle est intéressée par la fonction de recherche-développement de Synergies
Créateurs sur laquelle Force peut appuyer sa propre réflexion. Il rappelle que les travaux du collectif
sur le référentiel métier ont été repris dans le cahier des charges du référentiel du CNCE et adopté
par l’ensemble des réseaux.

1.4. Le fonctionnement des groupes de travail : quelques rappels
Cyril Rollinde présente les principes de fonctionnement des groupes de travail dans le cadre de la
charte Synergies Créateurs. Il insiste sur trois principes essentiels : la diversité des participants, la
qualité des productions et la cohérence des travaux.
Premièrement, les personnes physiques qui participent aux groupes de travail sont impliquées dans le
champ de la création d’entreprises de façon très diverse. Ceci contribue à augmenter la richesse des
débats et la qualité des productions. Deuxièmement, les participants aux groupes de travail se
donnent des objectifs en termes de durée et de qualité de production. Enfin, les groupes ne travaillent
pas de façon isolée ; ils inscrivent leur action dans un collectif qui permet aux participants d’avoir une
vision transversale des activités du collectif. Les assemblées plénières sont l’occasion de valider les
productions et d’impulser de nouvelles dynamiques.
L’association Synergies Créateurs s’engage à animer le collectif Synergies Créateurs, à assurer une
logistique favorisant la production des groupes et le confort de travail et à diffuser largement les
résultats des travaux tout en en garantissant l’origine et l’authenticité.
Luc Duquenne ajoute que les participants doivent quant à eux s’engager à participer aux travaux des
groupes jusqu’à ce que ceux-ci aient atteint les objectifs qu’ils s’étaient fixés.
Alain Fedon pose la question de la propriété des productions des groupes. Luc Duquenne explique
que, partant de l’hypothèse que ce qui intéresse les membres de l’association peut intéresser le plus
grand nombre, Synergies Créateurs s’engage à diffuser le plus largement possible les productions des groupes. Celles-ci peuvent bien sûr être reprises et réutilisées à condition de ne pas déformer le
fond et d’en citer les sources.
De nombreux participants notent que le contexte ayant évolué, il faut veiller à trouver un modèle
économique qui permette, au-delà des bonnes volontés, de trouver les moyens de travailler de façon
pérenne dans de bonnes conditions.

2. Proposition de thèmes de travail

2.1. Création d’entreprises et d’activités dans le secteur culturel et artistique
Daniel Redler présente le projet de ce groupe de travail qui s’est déjà réuni à plusieurs reprises en
2003 (Voir en annexe le document de présentation du groupe). Depuis quelques années des
structures travaillant dans le domaine de l’insertion des artistes se posent la question de la
professionnalisation du secteur culturel. L’idée du groupe est de rapprocher les réseaux spécialistes
du secteur artistiques et culturels et les réseaux généralistes de l’accompagnement à la création
d’entreprises.
Cet angle d’approche semble pertinent, notamment dans la mesure où il permet un décloisonnement
des activités artistiques. Le sujet n’est pas abordé par activité (spectacle vivant, arts plastiques,
artisanat) mais par la question de l’impact économique de la culture sur le territoire.
Luc de Larminat ajoute que ces travaux sont à articuler avec ceux du Centre national d’appui et de
ressources (CNAR) filière culture, porté par Opale, qui est en train d’être mis en place.
Luc Duquenne propose que la première mission du groupe de travail soit de définir le cahier des
charges permettant d’atteindre les objectifs qu’il s’est fixé.
Fabienne Pourtein, Valérie Weidman et Jacques Quittet manifestent leur intérêt pour le thème et leur
souhait de participer aux travaux du groupe.

2.2. Actions des bénévoles dans l’accompagnement à la création d’entreprises
Barka Bouzaga présente le travail réalisé en 2001 et 2002 dans le cadre du collectif Synergies
Créateurs (Voir en annexe le document de présentation du groupe). Les réunions avaient abouti à la
mise en place d’un module expérimental sur le financement de la création d’entreprises et d’activités.
L’enjeu de ce groupe est de réfléchir à la professionnalisation des bénévoles qui interviennent dans le
champ de l’accompagnement à la création d’entreprises et d’activités et à la valorisation de leur
action.
Bernard Chabert, du Secours Catholique, réitère son souhait de développer les groupes de travail au
niveau régional pour les bénévoles afin que ceux-ci sortent de leur isolement.
Benoît Granger précise que le plan Borloo prévoit un allégement fiscal de 1000 euros pour les
bénévoles qui accompagnent un créateur d’entreprise. Sachant qu’un réseau comme FIR a recours à
près de 10 000 bénévoles, on mesure les enjeux de cette mesure.
Raymond Druesnes du Relais Capimmec Malakoff avait participé aux premières réunions organisées
sur le thème des bénévoles. Il souhaite vivement que ce travail soit reconduit et que les échanges
entre réseaux bénévoles et les réseaux professionnels se poursuivent. Il s’agit de réfléchir sur la façon
dont les bénévoles peuvent inscrire leurs actions dans le champ de l’aide à la création d’entreprises
en évitant les problèmes de concurrence.
François Bojczuk pense qu’un autre enjeu réside dans la valorisation des acquis de l’expérience, tant
pour les porteurs de projet que pour les bénévoles qui les accompagnent.
Luc Duquenne note que le contexte de baisse des emplois aidés dans les associations intervenant
dans le champ de l’accompagnement pourrait favoriser le recours aux bénévoles.
Pierre Audibert explique que Scientipôle Initiative s’appuie sur un pool d’experts bénévoles
indemnisés pour accompagner les projets de haute technologie. Par ce biais, les porteurs de projet
ont ainsi accès à une grande richesse de compétences.

2.3. Accueil des nouveaux arrivants sur un territoire
Luc Duquenne propose de travailler la question de l’accueil des nouveaux arrivants sur un territoire
porteurs de projet économique (Voir en annexe le document de présentation du groupe). Les travaux
engagés dans ce domaine montrent que le facteur « environnement » est très fort pour ce type de
projets. Leur accompagnement nécessite donc un accompagnement particulier. De plus, il existe une
forte demande de méthodologie et d’outillage.
Jean-Pierre Dargaud, de l’AFIP, participe à un groupe de travail sur ce thème dans le cadre d’un
programme européen. Il pense qu’il y a beaucoup de progrès à faire dans ce domaine qui concerne
un public qui à du mal à trouver des interlocuteurs adéquats. Les réponses des chambres consulaires,
par exemple, ne conviennent souvent pas.
Frédéric Do ajoute que le métier d’accompagnateur, notamment en milieu rural, a effectivement
beaucoup changé en 10 ans. Les opérateurs sont beaucoup plus nombreux sur les territoires. Les
chargés de mission qui accompagnent les porteurs de projet doivent donc se mettre en lien avec des
gens travaillant à la marge du champ. Au-delà du métier d’accompagnement, les accompagnateurs
ont développé des compétences importantes en matière d’accueil et de médiation sur les territoires.
Barka Bouzaga note que ce travail ne concerne pas que les opérateurs travaillant en milieu rural. En
Ile-de-France, les sollicitations de porteurs de projet candidats à l’installation en milieu rural sont
nombreuses et les opérateurs urbains sont très démunis pour y répondre.
Françoise Benczkowski souligne qu’il faut veiller à ce que les croisements entre les différents travaux
sur ce thème s’opèrent bien.

2.4. Méthodologie de l’accompagnement de projets collectifs sur un territoire
Michèle Desbois présente le projet de groupe de travail sur l’accompagnement de projets collectifs. La
démarche de projet d’intérêt collectif semble nécessiter un accompagnement spécifique visant à aider
les porteurs de projet à inscrire leur initiative dans un contexte local, dans un système de coopération
territoriale et dans une quête d’appropriation collective de ces enjeux.
Luc Duquenne remarque que l’accompagnement à la création d’entreprises et d’activités s’est
principalement structuré autour de la culture de l’accompagnement individuel. Barka Bouzaga ajoute
que la plupart des réseaux se sont créés sur le thème de l’auto-emploi et n’ont pas les outils
pédagogiques pour accompagner plusieurs personnes à la fois. Dans l’accompagnement de projet
associatif, les chargés de missions ne voient souvent que le « leader » du projet.
Jean-Pierre Dargaud souligne que cette question se pose particulièrement en milieu rural où il faut
faire les choses à plusieurs.
Le sujet pose des problèmes de définition. Jean-Pierre Ayrault s’interroge sur la notion de projets
collectifs : s’agit-il de projets portés par un collectif ou de projets d’intérêt collectif ?
Cyril Rollinde note que deux thèmes peuvent être approfondis autour de ce sujet. Comment créer du
collectif autour d’un projet ou comment créer du collectif entre projets accompagnés ?
2.5. Quelques propositions de pistes de travail
Françoise Benczkowski remarque que de nombreux thèmes restent encore à explorer : les finances
de proximité, la mobilisation des fonds de la formation professionnelle, etc.
François Bojczuk propose de travailler la question de la création d’activité par les jeunes. Frédéric Do
est intéressé par la question de l’environnement professionnel des accompagnateurs : comment les
outils, qui se sont multipliés ces dernières années, s’articulent-ils ?

3. Suites et perspectives
Cette plénière a validé les propositions de travail relatives à la création d’entreprises et d’activités
dans le secteur culturel et artistique, à l’action des bénévoles dans l’accompagnement, à l’accueil des
nouveaux arrivants sur un territoire et à l’accompagnement de projet collectif. De nouvelles
propositions de travail peuvent être communiquées à l’équipe permanente qui les relayera à
l’ensemble du collectif.
Luc Duquenne rappelle que la mise en place de groupe de travail est conditionnée à l’obtention de
financements pour assurer l’animation de ces différents groupes. Des réunions des comités
d’animation, composés des personnes à l’origine de ces propositions de travail, seront organisées
prochainement. Ils auront pour tâche de définir des plans d’action et des objectifs de production pour
leur groupe.
La prochaine plénière du collectif Synergies Créateurs permettra de valider les travaux des différents
groupes et de définir les perspectives à y donner.

4. Annexes : Documentations préparatoires de présentation des
thèmes de travail

Documents préparatoires

Groupe "artistes" -documents préparatoires - Synergies Créateurs - AS 8
1. Les origines du groupe et hypothèses de travail
Le collectif Synergies Créateurs et le réseau Art et Société se sont rencontrés autour de la question
des couveuses d’artistes. Ils ont organisé deux séminaires communs sur ce thème en 2001 et 2002.
Ils ont décidé de mener un travail plus large sur la "création d’entreprises et d’activités par les artistes"
afin d’en préciser les enjeux et ont mis en place un groupe de travail sur ce thème en 2003.
La création d’entreprises et d’activités par les artistes est une piste d’insertion assez peu
utilisée, mais elle semble répondre à certaines problématiques artistiques spécifiques. On peut
considérer que pour les artistes, la création d’entreprises présente des difficultés particulières :
· à prendre en compte la dimension et l’organisation spécifiquement économique de leur activité
· à identifier les montages juridiques et économiques les plus appropriés à la production artistique
· à organiser la pérennité de revenus et de statut social du porteur de projet
· à organiser la pérennité de la commande artistique
· à gérer son activité (inhérente cependant à tout nouveau chef d’entreprise ou primo-créateur
d’activité)
· à s’appuyer : sur un réseau d’accompagnement spécialisé mal identifié et sur les organismes
généralistes de l’appui aux créateurs qui sont peu outillés pour accompagner des créations
d’activités ou d’entreprises par les artistes
L’accompagnement que proposent les structures spécialisées du réseau Art et Société dans l’accueil
du public "artistes" met en place une pédagogie particulière d’aller-retour dans le réel qui permet de
poser les questions de l’évaluation des compétences artistique du porteur de projet, de la pérennité de
l’activité artistique et de sa capacité à inscrire son activité artistique dans une démarche économique.

2. Les premières réalisations
Le collectif Synergies Créateurs a organisé une première réunion exploratoire le 4 septembre 2003.
Cette réunion a permis d’identifier un besoin de synergies, de rencontres, de décloisonnement de la
part des acteurs afin d’échanger sur leurs pratiques.
Le 3 novembre 2003 le collectif Synergies Créateurs et Art et Société ont organisé la première réunion
plénière du groupe "création d’entreprise et d’activité par les artistes ". Plus d’une quarantaine de
personnes ont participé à cette réunion. La journée de travail a visé à l’élaboration d’un plan d’action
du groupe.
À la suite de la réunion exploratoire du 4 septembre, le groupe de travail a mis en place une liste de
discussion permettant les échanges entre les participants aux travaux du groupe "création d’entreprise
et d’activité par les artistes". Par l’échange d’informations techniques et de documentations entre les
membres (choix d’un statut, cahier des charges de couveuses, contacts…), cette liste permet un
rapprochement entre les réseaux généralistes de la création d’entreprise et les réseaux spécialisés.

3. Perspectives pour 2004-2005
3.1. Participants au groupe de travail
Sur l’année 2003 une cinquantaine de personnes ont participé aux réunions du groupe de travail. Ces
personnes sont issues des structures et institutions suivantes :
Institutions publiques : APCE, ANPE, Ministère de la culture-DDAT, DDTEFP 75, DIES, Conseil
général du Val d’Oise, Mairie de Paris-DDEE
Associations de la création d’entreprises et d’activités : ADDEL, Alice Coopératif Concept, AVISE,
Boutique de Gestion Haute Provence, Boutique des Rives de Seine, CIME, Ecovillages, Pépinières
d’entreprises de Castres
Réseau Art et Société
Autres structure du domaine culturel et artistique : ADIAM 95, Beca-Art, Cellule Appui Artistes-
IDE, OPALE, Relais Culture Europe, Le Studio Théâtre de la Comédie Française
Organismes de financement : ADIE, BDPME
Et : la Chaîne Demain !, la caisse de retraite Organic et le syndicat SFA-CGT
De nombreuses personnes du collectif Synergies Créateurs ayant participé aux premiers travaux ou
non ont manifesté leur volonté de poursuivre les travaux de groupe pour la période 2004-2005.

3.2. Productions envisagées
Pour la période 2004-2005 Synergies Créateurs propose d’animer le groupe de travail pour réaliser le
plan d’action qu’il s’est donné.
Les objectifs visés par le groupe de travail sont :
1) De réaliser un état des lieux de la création d’entreprise et d’activité par les artistes en tenant
compte des spécificités économiques de l’activité artistique,
· D’établir un référentiel métier de l’accompagnement à la création d’entreprise par les artistes,
1. De préfigurer des modules de formation et de sensibilisation sur "l’accompagnement à la création
d’entreprise par les artistes" à destination des accompagnateurs à la création d’entreprise
généralistes.
· D’envisager les conditions de mise en place d’une démarche de sensibilisation des acteurs du
secteur culturel afin de repérer l’existence et la nature des résistances et d’identifier les acteurs
susceptibles de travailler cette question (chercheurs, professionnels,, institutionnels, etc...)
Pour atteindre ces objectifs, Synergies Créateurs propose d’organiser des réunions plénières qui
auront pour objet :
L’analyse comparative des outils et dispositifs d’insertion d’artistes. (couveuses, association
intermédiaire, RMI/RMA).
Le financement privé/public de la création d’activité artistique.
La définition des passages de relais entre les organismes spécialisés et généralistes à la création
d’entreprise : Quels parcours d’accompagnement pour les porteurs de projet artistique ? À quel
moment intervient le relais spécialisé ? Comment organiser les passages de relais ?

L’action des bénévoles dans l’accompagnement à la
création d’entreprise
Valoriser et professionnaliser l’action des bénévoles dans l’accompagnement à la
création d’entreprise

1. Hypothèse de travail
Le paysage de l’accompagnement et du financement de la création d’entreprise s’est structuré autour
de différents dispositifs et organismes.
On a pu, parallèlement, remarquer une paupérisation croissante des candidats à la création. Ces
porteurs de projet ont besoin de recourir à des formes d’accompagnement qui offrent une plus grande
écoute et davantage de disponibilité. Il apparaît que ces qualités sont celles qui peuvent être offertes
par les bénévoles, en complément des dispositifs existants.
Cependant, les bénévoles qui interviennent dans le champ de l’accompagnement et du financement
de la création d’entreprise et d’activité manquent parfois d’outillage technique pour accompagner les
projets. De plus ils sont souvent déconnectés de l’environnement professionnel, politique et
institutionnel de l’accompagnateur salarié.

2. Premières réalisations
Dans le cadre du collectif Synergies Créateurs, un groupe s’est constitué autour de la question du
bénévolat dans l’accompagnement à la création d’entreprise. Synergies Créateurs a organisé cinq
réunions de travail en 2001 et 2002 et des entretiens individuels ont permis des premiers repérages.
Ces travaux ont permis d’identifier :
· Une réelle offre de services bénévole
· Des services complémentaires à ceux proposés par les réseaux de l’accompagnement
· Un besoin de rendre plus lisible l’offre bénévole (complémentarité avec l’offre "salariée" et non
concurrence)
· Un besoin de reconnaissance de la place des bénévoles dans l’accompagnement à la création
d’entreprise
· Un besoin de formation des bénévoles (environnement de l’accompagnateur à la création
d’entreprises, aspects techniques de l’accompagnement).

3. Perspectives 2004-2005
3.1. Participants au groupe de travail
Une vingtaine de personnes ont participé aux premiers repérages réalisés par le collectif Synergies
Créateurs. Ces personnes sont issues :
2) Des réseaux de bénévoles EGEE, ECTI, PIVOD, Relais Capimmec Malakoff, Ressac Volontariat
3) D’associations d’accompagnement à la création d’entreprises recourant au bénévolat (ADIE)
4) Du parrainage des porteurs de projets soutenus par les plates-formes d’initiatives locales du
réseau FIR.
Tous les conseillers salariés des structures d’accompagnement, qui collaborent avec des bénévoles
ou qui envisagent de mettre en place des partenariats avec des réseaux de bénévoles, sont
également concernés par les travaux du groupe.

3.2. Productions envisagées
Synergies Créateurs souhaite mettre en place des modules de formation de bénévoles. Ces modules
seront destinés à professionnaliser les bénévoles intervenant dans l’accompagnement des porteurs
de projets de création d’entreprises ou d’activités. L’objectif de cette professionnalisation n’étant pas
de se substituer aux dispositifs existants, mais de les optimiser afin qu’ils se complètent mieux.

Nouveaux arrivants : Définir les conditions de mise une
oeuvre d’une approche coordonnée de l’accueil et de
l’accompagnement des nouveaux arrivants sur un
territoire
1. Les hypothèses de travail
Depuis quelques années, les chiffres des recensements de la population française montrent que les
zones rurales dans leur ensemble, gagnent à nouveau des habitants. Les choix qui les guident sont
cependant différents. Certains portent sur la qualité de vie, d’autres sur des projets professionnels,
d’autres pour des raisons économiques d’autres encore pour essayer d’échapper à des difficultés
d’ordre social.
Par ailleurs de plus en plus de communes, de territoires, de pays tentent de s’organiser pour accueillir
de nouvelles populations, de nouveaux acteurs pour contribuer au maintien, au développement et à
l’épanouissement de leurs secteurs, ruraux ou périurbains.
L’ensemble des réflexions se rejoignent généralement pour constater que les projets de création
d’activité présentés par les nouveaux arrivants ne sont qu’un aspect d’une démarche beaucoup plus
complexe, intégrant un ensemble d’éléments formant un projet de "nouvelle vie".
La problématique de l’accueil des entrepreneurs nouveaux arrivants renvoie donc à la résolution
simultanée de plusieurs types de problèmes, traités habituellement de façon indépendante : `
1) Des thèmes sur lesquels un savoir faire reconnu est déjà développé sur les territoires
· La création d’entreprise d’une façon générale
· La création d’emploi à travers la création d’activité
· La création d’activité par des publics victimes de discrimination
2) Des thèmes qui apparaissent comme spécifiques aux entrepreneurs nouveaux arrivants
· La méconnaissance du territoire d’arrivée
· La recherche d’un logement
· L’accueil des familles
· Conciliation vie familiale et vie professionnelle
· Acceptation des nouveaux arrivants par les habitants
3) Des thèmes qui apparaissent comme spécifiques aux entrepreneurs nouveaux arrivants en
Exclusion
· L’arrivée sur un nouveau territoire renvoie très souvent à une rupture familiale ou sociale
(divorce, licenciement, expulsion…)
2. Premières réalisations
De 1999 à 2002, le collectif Synergies Créateurs a réalisé des travaux sur le thème de la coopération
territoriale. Dans ce cadre, les participants ont repéré que des spécificités émergeaient sur le thème
de l’accueil des entrepreneurs nouveaux arrivants sur un territoire.

De manière complémentaire, dans le cadre des mesures du Comité interministériel d’aménagement et
de développement du territoire (CIADT) lancées en faveur du développement, des groupes de travail
portant sur les principales thématiques évoquées se sont constitués. Synergies Créateurs a été
chargé d’animer un groupe de travail sur "l’accompagnement financier des projets des nouveaux
arrivants en milieu rural" (réunion du 17 juin 2004, réunion du 6 juillet 2004). Les conclusions de ces
travaux alimenteront le groupe de travail "L’accueil des nouveaux arrivants en milieu rural".
Par ailleurs, des groupes de réflexions thématiques se sont formés sur de nombreux territoires, et ont
déjà produit des outils développés autour de l’accueil d’entrepreneurs nouveaux arrivants. Il n’existe
cependant aujourd’hui aucune production de synthèse globale sur ce thème qui soit diffusable. Par
ailleurs, aucune formation spécialisée sur ce thème, diplômante ou non, n’existe en France.

3. Perspectives 2004-2005
3.1. Participants au groupe de travail
Le groupe de travail sur l’accompagnement financier des projets des nouveaux arrivants en milieu
rural comprenaient des personnes issues du collectif Ville Campagne, de la Fondation Raoul
Follereau, des Pactes Locaux, de l’Espace Commerce et Artisanat du 20ème arrondissement de Paris,
du Rile 12, de l’ADIE, de France Active, de La Nef.
Synergies Créateurs souhaite mobiliser sur ce thème l’ensemble des acteurs agissant en phase
d’accueil et d’accompagnement sur un territoire : Les professionnels de l’accueil (salariés des services
spécialisés des collectivités, offices de tourisme …), les agents de développement, les conseillers en
création d’entreprise, les agents de l’ANPE, des missions locales, des espaces économiques, des
services d’accueil, les techniciens des collectivités locales, les élus locaux, les agents immobiliers.

3.2. Productions envisagées
Pour la période 2004-2005 Synergies Créateurs propose de mettre en place un groupe de travail qui
aura pour objet de formaliser une méthodologie, et produire un guide méthodologique, d’organisation
sur un territoire des actions d’accueil des entrepreneurs nouveaux arrivants.

Les projets d’intérêt collectif contribuent, sur un territoire à pourvoir à des besoins émergents
ou non satisfaits, à l’insertion sociale et professionnelle, au développement de la cohésion
sociale, ainsi qu’à l’accessibilité aux biens et aux services.
Ces projets sont généralement portés par des groupes de personnes préoccupés par le
développement ou le devenir de leur territoire et de leur environnement. Les projets collectifs
s’inscrivent donc dans un contexte local particulier et sont au coeur d’un tissu d’acteurs composés
d’usagers, d’élus locaux, d’agents de collectivités publiques, d’habitants…
La mise en oeuvre d’un projet d’intérêt collectif nécessite de maîtriser son environnement, les enjeux
visés par chacun des acteurs qui composent le territoire et d’inscrire le projet dans ce contexte.
Synergies Créateurs a identifié un besoin d’articulation si ce n’est de mise en cohérence entre l’utilité
sociale du projet et le projet du territoire.
De plus, de tels projets deviennent inévitablement des projets collectifs.
La démarche de projet d’intérêt collectif nécessiterait donc un accompagnement spécifique visant
notamment à aider les porteurs de projet à inscrire leur initiative dans un contexte local d’une part,
dans un système de coopération territoriale d’autre part, et dans une quête d’appropriation collective
de ses enjeux enfin.

2. Les premières réalisations
Les travaux de Synergies Créateurs sur le thème de la coopération territoriale menés entre 1999 et
2003 ont permis d’identifier et d’analyser les éléments favorisant la coopération territoriale, c’est à dire
la capacité à mobiliser autour d’un même projet tous les acteurs de la création d’entreprise d’un
territoire. La question de l’accompagnement de projet collectif ne peut être dissociée de cette notion
de coopération territoriale.
Par ailleurs, Synergies Créateurs a identifié un fort besoin d’outillage méthodologique et pédagogique
dans le domaine de l’accompagnement de projets collectifs. La mise en place des dispositifs locaux
d’accompagnement (DLA) a récemment renforcé l’intérêt pour ce type de réflexion. En effet, les
structures retenues pour gérer les DLA ont souvent construit leur expertise sur des accompagnements
de projets individuels et sont contraints aujourd’hui d’élargir leur champ de compétences.
Synergies Créateurs souhaite donc, dans le prolongement des premiers travaux déjà engagés,
notamment mettre en place un groupe de travail sur le thème émergent de l’accompagnement de
projets d’intérêt collectif sur les territoires.

3. Perspectives pour 2004-2005
Pour la période 2004-2005, Synergies Créateurs propose de mettre en place un groupe de travail et
d’organiser une réunion de travail exploratoire sur le thème émergent de l’accompagnement de projet
collectif sur un territoire. L’objectif serait de parvenir à identifier, définir et formaliser une méthode
d’accompagnement des projets collectifs sur les territoires.