Qui a dit que Noël rimait avec pouvoir d’achat et surconsommation ? Du 17 au 21 septembre ressourceries, collectifs d’artistes, associations de quartiers, sans-abri, migrants, habitants prennent le contrepied et fêtent l’année écoulée sous le signe de l’inclusion, de la convivialité et de la récup’.
Le partage pour contrer la solitude de fin d’année
D’après le rapport 2016 publié par la Fondation de France, 5 millions de personnes sont isolées [1] , soit 1 personne sur 10. Les associations de quartier et les ressourceries sont des structures de proximité qui agissent tout au long de l’année
et créent du lien au quotidien. L’organisation d’une fête de fin d’année prend alors tout son sens : bénévoles, salariés et habitants du quartier se réunissent le temps d’une soirée ou plus pour célébrer l’année écoulée.
Convivialité et récup au programme
A Villejuif cette année, la Ressourcerie du Spectacle (spécialisée dans le réemploi du
matériel de spectacle) ouvre ses portes avec le collectif d’artistes Le Chêne pour un
réveillon solidaire en faveur des personnes immigrées. Babban Biki (« grande fête » en
haoussa, dialecte d’Afrique de l’Ouest) se déroulera toute la journée du 17 décembre et
proposera des ateliers d’initiation à la forge, à la maroquinerie et à l’ébénisterie pour
fabriquer cadeaux et décorations (à base de matériaux récupérés) qui seront déposés dans la hotte solidaire. S’ensuivront un buffet, des spectacles de marionnettes géantes et des concerts de musique du monde.
Dans le XX ème arrondissement, l’association les Marmoulins de Ménil’ qui récupère et distribue chaque semaine 4 tonnes de fruits et légumes invendus de Rungis, organise un grand repas de quartier. Au menu, pizzas et soupes partagées pour se réchauffer au son d’un groupe punk rock.
Quant au centre d’hébergement d’urgence de Magenta, c’est un Noël solidaire et écologique qui s’y prépare. Les associations la Bricolette et Scolopendre mettront en place 2 magasins : l’un gratuit, constitué d’objets collectés dans le quartier, et l’autre solidaire,dans lequel les femmes artisanes vendront leurs créations traditionnelles. L’occasion pour chacun de venir faire ses cadeaux, pour un Noël durable.
Des préparatifs collectifs où chacun s’investit comme il le souhaite
Au Carillon, association solidaire de commerçants dont le mot d’ordre est « chacun pour
tous », ce sont les sans-abri du réseau qui vont préparer et mener la soirée organisée au Sensespace, proche de Bastille, le 17 décembre. Décoration de la salle, réalisation de biscuits, distribution d’invitations aux passants, participation à la scène ouverte musicale, ils animeront également des ateliers pour petits et grands.
A Ecquevillly l’an dernier, 200 personnes ont participé au Noël solidaire de la ressourcerie la Gerbe. « Des personnes âgées avaient proposé un atelier contes pour l’occasion, cela a tellement plu qu’ils ont continué tous les mercredis ! » explique Jean-Marc Semoulin, directeur de l’association.
Ainsi, les réveillons solidaires sont l’occasion de questionner nos modes de consommation, de créer du lien, de fabriquer ensemble, de partager et de fêter collectivement l’année écoulée.
[1] Est considérée isolée, toute personne ayant n’ont aucune relation sociale au sein d’un des cinq réseaux de sociabilité étudiés (familial, professionnel, amical, affinitaire ou de voisinage). Enquête réalisée par le CREDOC