A la veille de la tenue du Comité interministériel de lutte contre les exclusions présentant le bilan de la première année du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, le baromètre 115 (ci-joint) montre que les demandes d’hébergement continuent d’augmenter depuis un an (+ 8 %), témoignant la poursuite de la dégradation sociale. En décembre, 61 % des demandes au 115 sur les 37 départements étudiés n’ont pas donné lieu à un hébergement faute de places disponibles. Ce taux de non attribution est de 43 % à Paris.
Malgré la création de places d’hébergement d’urgence, et la mobilisation de places temporaires, les non réponses progressent également sur une année (+ 12%). A travers le plan quinquennal, le gouvernement s’est engagé sortir de la gestion au thermomètre de l’hébergement d’urgence. Les chiffres du baromètre de décembre 2013 traduisent une fois encore la difficile traduction de cet engagement sur les territoires. La logique d’ouverture de places temporaires de mise à l’abri persiste avec pour échéance à court terme la remise à la rue des personnes qui ont pu en bénéficier.
C’est pourquoi nous demandons au gouvernement de s’engager à ce qu’aucune personne ne soit remise à la rue au printemps et de préparer, avec les associations, l’orientation des personnes en logement ou dans des structures stables.
Sortir de la spirale du plan hivernal prendra du temps. Mais il faut résolument s’inscrire dans une logique de développement de solutions pérennes (places d’hébergement d’insertion, accès au logement), avec des moyens pour accompagner ces personnes, et non celle de mise à l’abri dans une seule logique humanitaire. L’évolution du parc d’hébergement et de logement doit s’appuyer dès 2014 sur les diagnostics à 360° pour s’adapter aux besoins des publics. C’est ainsi que l’on pourra commencer à trouver des solutions adaptées pour les familles, public principal du 115, pour lequel les réponses restent toujours le recours à l’hôtel.