Economie Sociale et crise financière

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Economie Sociale et crise financière

La situation de crise d’une exceptionnelle gravité, ses répercussions économiques et sociales auxquelles nul
n’échappera, « redonnent une force particulière à tous ceux qui proposent et défendent une façon de
concevoir l’activité économique sur la base de valeurs qui ne sont pas la seule maximisation des profits et
la loi des marchés » a déclaré Jean-Claude Detilleux, Président du CEGES, lors de la Conférence européenne de
l’Economie sociale [1].

Les dirigeants des entreprises de l’économie sociale tentent de faire valoir, depuis plus d’un siècle la pertinence
des principes qui donnent la primauté à la satisfaction des besoins du plus grand nombre, à l’utilité sociale, à
l’intérêt général, à la juste répartition des richesses et des gains des activités produites, à la vision d’un
développement de long terme, à la participation de tous et à la démocratie économique.
S’écarter de ces principes et céder à la fascination des marchés financiers entraîne des dérives, que nous
constatons aujourd’hui.

Or, c’est bien la fidélité aux principes incarnés dans des statuts :
mutualistes, coopératifs, associatifs, fondations, qui ont permis non seulement un développement de nos
entreprises sur le territoire national, mais sont une réponse significative à la difficile question du développement
dans les pays émergents.

Les pouvoirs publics réticents, voire opposés à reconnaître les entreprises de l’économie sociale comme des
acteurs économiques à part entière se trouvent ainsi confrontés aux dérives du système auquel ils ont donné leur
préférence.

Après les résultats obtenus aux élections prud’homales par les organisations d’employeurs de l’Economie
Sociale,20% des suffrages, les pouvoirs publics ne peuvent plus ignorer les entreprises et organisations de l’ES,
ils doivent les reconnaître comme des partenaires sociaux, leur donner leur place dans les instances de
concertation et de négociation prévues par la loi, et dans les instances de régulation de la crise.

Face aux excès de la financiarisation de l’économie et ses conséquences dramatiques, l’économie sociale
propose des modèles crédibles, efficaces et offre des perspectives pour un développement équilibré et durable,
s’appuyant sur des stratégies permettant d’accéder à un mieux être pour tous. Ses organisations et ses entreprises,
spécialement associatives, contribuent aux politiques de cohésion sociale et de développement régional
impulsées dans le cadre européen de la stratégie de Lisbonne.

Les dirigeants des entreprises de l’économie sociale considèrent que le retour à des interventions publiques
ciblées et l’amélioration de la régulation (qu’ils ont toujours considéré comme nécessaires), ne doit pas se faire
au détriment des règles de fonctionnement qui prévalent dans les organismes, mutuelles, coopératives,
associations ou fondations dans lesquels les utilisateurs ou producteurs de services sont en même temps les
acteurs/sociétaires et en assurent, de ce fait, le contrôle.

La mondialisation sur base de modèle unique, de non transparence des décisions économiques et financières de
captation des pouvoirs par un nombre très restreint de décideurs doit laisser la place à une mondialisation
ouverte, plurielle, transparente et instaurant de vrais principes de démocratie économique.

[1Strasbourg – 21 – 22 Novembre 2008

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