Face aux pénuries de médicaments, notamment d’intérêt thérapeutique majeur, aux pressions du lobby pharmaceutique pour obtenir des prix de vente toujours plus élevés, force est de constater que le système actuel d’accès aux soins et aux médicaments ne répond pas à sa mission en France et dans le monde.
Les industries du médicament sont devenues des monstres financiers en situation de monopoles, ayant pour seule boussole le profit et la valorisation du capital, confortées dans cette stratégie par les politiques d’application des brevets sur les médicaments. Dans la tension de la pandémie, les droits de propriété intellectuelle (ADPIC) se sont avérés être un obstacle à l’accès aux vaccins et aux médicaments, pour tous les pays.
Nous pensons nécessaire de questionner la validité des brevets, en particulier sur cet argument maintes fois répété, de stimulation ou de protection de la recherche & développement. De dénoncer les accords « ADPIC Plus » qui minent la capacité des gouvernements à réglementer le secteur pharmaceutique.
Nous considérons que les droits de propriété intellectuelle, relatifs aux médicaments essentiels et autres technologies médicales, ne doivent pas être régis par l’OMC et les accords commerciaux, mais par les acteurs impliqués (chercheurs, pharmaciens, soignants...), les institutions de santé publique et la société civile.
Avec d’autres, nous pensons nécessaire d’interpeller plus vigoureusement les responsables politiques (gouvernements, parlementaires) pour s’opposer aux conditions imposées par les lobbies pharmaceutiques, de production et de distribution des produits de santé dans le monde, génératrices de profondes inégalités d’accès aux médicaments. De plaider pour la gratuité de l’accès aux connaissances, la circulation de l’information scientifique, pour l’indépendance de la recherche par un financement public à la hauteur. De plaider pour un service public de la santé, incluant des modes de recherche et de production alternatifs de médicaments comme communs, accompagné d’une refonte de la Sécurité sociale.
L’objet de cette rencontre/débat est de comprendre et analyser les enjeux du modèle économique actuel, d’exprimer à plusieurs voix les alternatives possibles et de joindre tous les efforts pour convaincre une majorité. Ces questionnements seront abordés au cours de deux tables rondes portant sur :
La caractérisation du modèle économique du médicament dans ses dimensions économiques, sanitaires et sociales. Le rôle de la propriété intellectuelle et l’application des brevets.
Les alternatives possibles pour rendre le médicament non-appropriable. Chaque partie comprendra l’intervention d’acteurs.trices, analystes et témoins des faits étudiés. Une large part sera accordée au débat avec le public.
Rencontre – Débat "Faire du médicament un bien commun, Une alternative aux Big Pharma ?"
Organisée par Médicament Bien Commun
Samedi 21 octobre de 10 h à 17 h
Bourse du travail de Paris
3, Rue du Château d’Eau, Paris 10e
Accueil à partir de 9 h 30
10 h - 1ÈRE TABLE RONDE :
La caractérisation du modèle économique du médicament dans ses dimensions économiques, sanitaires et sociales. Le rôle de la propriété intellectuelle et l’application des brevets.
- Avec les contributions de :
- Jean-Louis Peyren, syndicaliste Sanofi : Pourquoi les pénuries de médicaments, vu de l’intérieur d’une Big pharma.
- Laurence Cohen, commission du Sénat : Lobby pharmaceutique ou du côté des politiques et décideurs.
- Michael Sankara, juriste : Focus sur la propriété intellectuelle et son rôle pivot du modèle économique de l’industrie pharmaceutique.
- Christophe Prudhomme, médecin urgentiste : Entre les prix élevés et les pénuries, les difficultés d’accès aux soins.
- Échange avec le public
11 h 50 : Introduction à l’approche par les communs comme modèle alternatif au modèle économique capitaliste sur cette question de la santé et du médicament
- Contribution de Frédéric Sultan (Remix the commons)
12 h 45 -14 h : Pause déjeuner
14 h : 2ÈME TABLE RONDE :
Quelles approches possibles pour rendre le médicament non-appropriable
Avec les contributions de :
- Gaëlle Krikorian, sociologue et Bernard Dubois, MBC : Produire autrement du médicament comme un commun, cas concret.
- Maurice Cassier, sociologue : Appropriation sociale du médicament : 3 expériences alternatives dans le domaine de la R&D et de la production pharmaceutique.
- Frédérick Stambach, médecin généraliste : Le pôle socialisé du médicament, un projet politique global.
15 h 30 : A VOUS LA PAROLE
Vos réflexions, vos propositions, pour construire ensemble ces alternatives
16 h 50 : CONCLUSION