L’édition 2011 du Rapport sur le développement dans le monde examine l’évolution de la violence en ce début de XXIe siècle où plus de 1,5 milliard d’êtres humains vivent dans des pays touchés par un conflit. Au siècle dernier, les confl its violents avaient pris avant tout la forme de guerres interétatiques et de guerres civiles ; aujourd’hui, la violence liée aux conflits locaux, à la répression politique et à la criminalité organisée est plus prononcée. Le Rapport souligne les répercussions négatives des conflits prolongés sur les perspectives de développement des pays et des régions et relève qu’aucun État à faible revenu touché par un conflit n’a encore atteint un seul des objectifs de développement pour le Millénaire.
Le risque de violences graves est particulièrement grand lorsque des niveaux de stress élevés se conjuguent à la faiblesse des institutions nationales et à leur manque de légitimité. Les sociétés sont vulnérables lorsque leurs institutions ne peuvent pas protéger les citoyens contre les abus ou leur assurer un accès équitable à la justice et aux opportunités économiques. Ces facteurs de vulnérabilité sont très marqués dans les pays caractérisés par une forte proportion de jeunes au chômage, une augmentation des inégalités de revenus et un sentiment d’injustice. Des phénomènes trouvant leur origine à l’étranger, tels que les infi ltrations de combattants étrangers, les trafics illégaux ou les chocs économiques, ajoutent aux facteurs de stress susceptibles d’engendrer la violence.