Nous prenons tous des décisions en fonction de nos opinions ou de nos valeurs. Les personnes respectueuses de l’environnement trient leurs déchets, d’autres refusent d’acheter certains produits pour protester contre des conditions de travail inacceptables. Une autre façon de rester fidèle à ses convictions est de sélectionner ses investissements. Suzie Kemp, responsable du Credit Suisse Fellowship Fund, un fonds éthique investissant dans des actions britanniques, nous explique ce que recouvre la notion d’investissement socialement responsable.
Michèle Bodmer : Comment définissez-vous les investissements socialement responsables (ISR), et quels sont les critères utilisés pour sélectionner les sociétés dans lesquelles vous voulez investir ?
Suzie Kemp : Les investissements socialement responsables sont effectués sur la base d’un ensemble de valeurs prédéfinies dans divers domaines. Le Credit Suisse Fellowship Fund pratique pour sa part une sélection négative : nous excluons ainsi les investissements dans les sociétés qui produisent du tabac et des boissons alcoolisées, qui opèrent dans les secteurs de l’armement et de la défense, qui polluent l’environnement, qui effectuent des tests sur des animaux pour des raisons autres que médicales et qui ont des activités dans des régions où les droits de l’homme sont bafoués. Nous essayons de choisir des entreprises ayant une attitude positive vis-à-vis des ressources naturelles, de l’environnement et des questions sociales, mais d’autres approches sont possibles. Rien qu’au Royaume-Uni, il existe une vingtaine de fonds appliquant tous des critères légèrement différents.