Pour une prise en charge adaptée des victimes de torture et de violence politique réfugiées en France

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Pour une prise en charge adaptée des victimes de torture et de violence politique réfugiées en France

Du 18 au 24 mars 2013, c’est la Semaine d’information sur la santé mentale (SISM). Le Centre Primo Levi salue cette initiative et rappelle à cette occasion que vivent en France plus de 125 000 personnes ayant subi des tortures et des violences politiques dans leur pays d’origine. Cette population particulièrement vulnérable souffre très souvent de troubles psychiques graves. Elle est cependant totalement absente des politiques de santé publique et notamment des plans de santé mentale.

Les traumatismes causés par la torture créent une rupture importante dans l’histoire des personnes et des blessures profondes. Au-delà des séquelles physiques, les séquelles psychologiques (rupture du lien social, isolement, dépression, cauchemars, insomnies …) sont souvent très importantes et demandent une prise en charge adaptée. Estimé à 125 000 personnes, cette population d’invisibles est totalement absente des politiques de santé publique et en particulier des plans de santé mentale. Outre le fait pour les personnes concernées d’être maintenues dans une souffrance aiguë, cette méconnaissance des effets de la torture et d’autres types de violences intentionnelles sur le psychisme et le corps entraîne des retards de diagnostics, des traitements médicaux inadaptés et souvent des coûts inutiles. Les effets de la torture ont également un impact néfaste sur les dynamiques familiales, avec notamment un impact trans-générationnel important, sur l’avenir des enfants et, de manière plus large, sur l’ensemble de la société.

Première structure en France spécifiquement dédiée à l’accueil et la prise en charge des personnes victimes de torture et de violence politique, le Centre Primo Levi appelle les pouvoirs publics à prendre en compte ce qu’il considère comme étant un véritable enjeu de santé publique, du fait du nombre de personnes concernées. En juin 2012, il a publié un Livre blanc, premier état des lieux sur le soin des victimes de torture. Et a formulé une série de recommandations pour une prise en charge adaptée parmi lesquelles :
- Le soutien aux centres spécialisés qui sont, à ce jour, les seuls à offrir un lieu d’accueil et de soin adapté à cette population. Ces centres sont aujourd’hui saturés et de surcroîts fragilisés dans leurs financements.
- La prise en compte des victimes de torture et de violence politique dans les programmes de santé publique notamment dans les plans de santé mentale, dans les recherches épidémiologiques et dans les enquêtes en population générale.
- La nomination d’un référent institutionnel à l’échelon national et à l’échelon territorial, en charge de la santé mentale des migrants.
- L’adaptation du système national de santé de droit commun (hôpitaux, CMP, CMPP) en permettant notamment des consultations pluridisciplinaires (psychologues, médecins, juristes, assistants sociaux) et le recours à l’interprétariat professionnel, indispensable pour mener à bien ce type de prise en charge.
- Le renforcement des capacités des professionnels en intégrant notamment dans les études de médecine et dans la formation continue un module de sensibilisation et de formation sur le repérage des personnes victimes de torture et de violences politiques et leur prise en charge.

Télécharger le Livre blanc "Soigner les victimes de torture exilées en France"

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