À l’aube du 20ᵉ siècle, les pouvoirs publics construisent des habitations à bon marché, dites HBM, pour loger la classe ouvrière aisée. À partir des années 1950, l’habitation à loyer modéré (HLM) se développe et incarne la modernité des "Trente Glorieuses".
Avec
Marie-Jeanne Dumont Architecte et historienne. Secrétaire générale de la Commission du Vieux Paris.
Thibault Tellier Historien
La naissance des habitations à bon marché
À la fin du 19ᵉ siècle, des milliers de travailleurs et travailleuses rejoignent les grandes villes industrielles, mais font face à une pénurie de logements. Face à l’absence d’une politique étatique d’envergure, de nombreux ouvriers et ouvrières habitent des taudis insalubres, susceptibles de propager certaines maladies comme la tuberculose. En 1894, la loi Siegfried est votée et marque un premier pas dans l’intervention des pouvoirs publics. Le texte reconnaît l’existence d’habitations à bon marché "en vue de les louer ou de les vendre". L’idée du HBM est née. Ce logement doit toucher la famille ouvrière salariée qui possède un revenu, et non pas les plus pauvres. Le HBM s’inscrit aussi dans une politique hygiéniste. Son architecture et la construction de ses espaces doivent favoriser la santé des locataires. Malgré la mise en place de ce premier cadre législatif, les constructions HBM restent minoritaires avant 1914.