Suite au rapport de l’Igas sur le Mediator®, rendu public le 15 janvier, le président de la Mutualité Française tire les enseignements de ce drame sanitaire. Pour Etienne Caniard, les pouvoirs publics doivent réinvestir pleinement des domaines aujourd’hui préemptés par les laboratoires : pharmacovigilance, évaluation des médicaments une fois mis sur le marché, formation continue des médecins…
Le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur le Mediator®, rendu public le 15 janvier, pointe la responsabilité des laboratoires Servier dans ce drame mais montre également une défaillance collective des différents acteurs de la chaîne sanitaire. Quels enseignements tirez-vous de ce constat ?
Etienne Caniard – J’en tire deux enseignements. Tout d’abord, ce drame est le fruit d’un enchaînement de dysfonctionnements. Ces défaillances peuvent se reproduire à tout moment et tout l’enjeu est désormais de ne pas se retrouver dans une situation similaire. Le second enseignement est qu’il ne faut pas jeter l’opprobre sur l’ensemble des médicaments. Cette affaire risque de discréditer l’ensemble des spécialités pharmaceutiques et donc des produits indispensables à la santé des Français. Il faut distinguer les produits efficaces de ceux qui ne le sont pas et il est donc nécessaire que les pouvoirs publics fassent preuve d’une rigueur extrême en matière d’évaluation des médicaments, de règles de remboursement, de fixation des prix, de formation des médecins et d’information du public.