Trois ministres viennent d’exprimer publiquement leur opposition à la modification de la loi Evin votée par les députés la semaine dernière : M. Gilles de Robien, Ministre des Transports, M. Douste-Blazy, Ministre de la Santé et de la Protection Sociale, Mme Nicole Guedj, Secrétaire d’Etat aux Droits des Victimes.
L’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie prend acte avec satisfaction de ces déclarations mais rappelle que le gouvernement aurait pu dès le mois de mai tuer dans l’œuf cette initiative parlementaire.
Alors qu’il avait été largement alerté par les associations de prévention sur le caractère néfaste pour la santé publique de l’amendement déposé par le sénateur César, le gouvernement offrait des gages au Sénat, en donnant son accord à la première phrase de l’amendement pour demander la suppression de la seconde. Ce qui revenait à soutenir au moins pour partie cette initiative parlementaire dictée par les lobbies viticoles. La semaine dernière, le Ministre de la Santé exprimait bien un avis défavorable, mais sans se donner les moyens juridiques de défendre sa position en déposant un amendement de suppression.
Certes, il n’est jamais trop tard pour bien faire et se reprendre. Mais la procédure parlementaire est tellement avancée sur ce projet de loi relatif à l’aménagement des territoires ruraux qu’il ne suffit plus aujourd’hui de demander au Ministre de la Santé d’exprimer sa réprobation.
Nous attendons maintenant un engagement ferme et solennel du Premier Ministre pour qu’il défende lui-même devant le Sénat la position de son gouvernement et en appelons au Président de la République, dont les trois chantiers prioritaires, en faveur de la prévention routière, contre le cancer et contre les handicaps sont affectés par la modification de la loi Evin, afin qu’il prenne position sans ambiguïté en faveur de la santé publique.