Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports,
Madame la Secrétaire d’État chargée de la Politique de la ville,
Monsieur le Ministre de l’Intérieur,
De nombreuses associations des quartiers populaires sont sur le point de mettre la clef sous la porte et ce dès cet été. À ce jour, la grande majorité des contrats de ville n’ont pas été signés privant aujourd’hui les associations de toute réponse quant à leurs financements. De plus, ceux qui l’ont été confirment des diminutions de financements alors que le gouvernement a annoncé un budget constant, voire même un renforcement du soutien au tissu associatif dans les quartiers prioritaires.
L’extrême gravité de cette situation est renforcée par des baisses significatives des subventions des collectivités locales qui s’appuient sur la diminution de leurs dotations de fonctionnement pour annoncer des réductions de leur soutien aux associations pouvant atteindre jusqu’à 20 % dans certaines villes.
Un grand nombre d’associations se trouve dans des situations très critiques qui ne leur permettent plus de faire face à leurs engagements, certaines se trouvant dans l’obligation de licencier leurs salariés ce qui est un comble alors que l’on constate encore et toujours un écart croissant du chômage dans les quartiers populaires comparé au territoire national. Cette situation touche plus fortement les petites associations de proximité qui n’ont jamais eu la possibilité de se constituer des fonds propres.
Au mois de mai dernier, nous avons alerté Madame la secrétaire d’État à la Politique de la ville à ce sujet. Localement, nous avons interpelé à de nombreuses reprises les Préfets et les Maires car la réponse leur appartient en grande partie. Mais nos appels sont restés sans réponse. Aucune solution, même temporaire n’a été proposée et mise en œuvre.
Veut-on la disparation des associations des quartiers populaires ?
Il y a là une contradiction inacceptable entre une volonté affichée par la puissance publique de soutenir le développement associatif et de s’appuyer sur les associations.
Si vous laissez mourir les associations qui sont présentes quotidiennement dans les quartiers populaires, comment ferez-vous appel à elles pour parer aux carences de l’action publique, pour mener des actions de prévention et préserver le lien social ? Comment pourrez-vous alors vous étonner de la montée des tensions sociales et de toutes les dérives subséquentes ?
Nous vous demandons, avant qu’il ne soit trop tard, de prendre la mesure de l’urgence de la situation et d’agir en toute responsabilité pour sauver les associations des quartiers populaires.
Nicky Tremblay et Mohamed Mechmache
Co-présidents de la coordination nationale Pas sans Nous