Le CNEA tire la sonnette d’alarme sur la situation des structures associatives

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Le CNEA tire la sonnette d'alarme sur la situation des structures associatives

Hier 15 octobre 2014, le CNEA (Conseil national des employeurs d’avenir) a été reçu à l’Assemblée nationale par Mme Françoise Dumas, députée du Gard, en présence de M. Régis Juanico, député de la Loire, dans le cadre de la commission d’enquête chargée d’étudier les difficultés du monde associatif dans la période de crise actuelle. Cette commission d’enquête, présidée par M. Alain Bocquet et dont Mme Dumas est rapporteure, a pour objectif de prendre le pouls de la vie associative française et de proposer des réponses concrètes afin d’assurer le maintien et le développement du tissu associatif français.

Dans son rôle de syndicat d’employeurs, représentant plus de 4 000 structures - dont une majorité de type associatif - le CNEA a fait entendre la voix de ses adhérents, par l’intermédiaire de son président M. Christophe Dupré et de son délégué général, Franck Seguin, aux représentants de la commission d’enquête.

Lors de l’audition, M. Dupré a brossé le tableau suivant : « L’emploi associatif est, par essence, très exposé au temps partiel et au travail saisonnier. Les employeurs associatifs sont en majorité des très petites structures avec un nombre de salariés inférieur à dix, voire à cinq... voire à un lorsqu’un salarié partage son temps de travail sur différentes associations. Il s’agit donc d’employeurs précaires, employant des salariés précaires »

Aussi, pour le président du CNEA : « À cette situation déjà inconfortable s’ajoutent des difficultés au niveau de la formation des salariés, d’accès à la finance publique et de visibilité à long terme sur les subventions, mais également un manque criant de visibilité, notamment pour les très petites structures. Or, ces mêmes associations sont à la fois créatrices d’emplois, tisseuses de lien social et ferventes défenseuses des valeurs républicaines et démocratiques. Les associations sont un pilier essentiel de la société et de l’économie française et des acteurs structurants dans la vie de nos territoires et il est urgent de mettre en place des mécanismes visant à assurer leur survie ».

Dans le cadre de l’audition, le CNEA a notamment proposé : « la mise en place d’un CICE associatif, la valorisation des bénévoles et l’accompagnement de leur formation, la synchronisation du temps des subventions sur le temps éducatif, qui s’inscrit forcément davantage dans la durée, ou encore le fléchage de la garantie européenne pour la jeunesse vers le secteur associatif ».

A la suite de la parution du rapport de la Cour des Comptes sur la situation des finances locales, le CNEA s’interroge : « nous craignons que la pression subie par les associations continue d’augmenter et que les subventions soient de plus en plus remplacées par des procédures de marché public, très destructrices pour les petites structures. »

Le CNEA attend du rapport de la commission d’enquête, publié en novembre prochain, qu’il apporte des réponses concrètes aux inquiétudes du milieu associatif.

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