Le Festival de Cannes vient d’honorer le film de Ken Loach sur la situation d’une personne sans emploi. Un prix qui récompense aussi bien cette œuvre que son impact politique et social. Dans son film « I, Daniel Blake », Ken Loach retrace la vie de deux protagonistes dont la situation d’inactivité est source de multiples stigmatisations.
L’association Solidarités Nouvelles face au Chômage (SNC) salue les initiatives qui permettent de porter un regard neuf sur la situation réelle des chercheurs d’emploi. Elle produit d’ailleurs, depuis 2015, la pièce de théâtre « Un emploi nommé désir » sur l’histoire d’une femme dont la vie change radicalement suite à un licenciement et pour qui retrouver un emploi devient un combat quotidien. Depuis de nombreuses années, SNC développe un plaidoyer pour modifier le regard de la société vis-à-vis des personnes au chômage.
« I, Daniel Blake » se veut le miroir d’une réalité souvent dure pour des millions de personnes en situation d’inactivité. Ken Loach y critique une mentalité qui conduit à une forme d’injustice : « [...] Il y a une cruauté consciente dans la manière dont nous vivons aujourd’hui, où les personnes les plus vulnérables sont vues comme responsables de leur pauvreté. Si vous ne parvenez pas à trouver un emploi, c’est de votre faute ». [1]
Lors d’événements politiques importants, les jurys du Festival de Cannes se sont parfois illustrés pour avoir récompensé la dimension politique plutôt que la qualité artistique. L’an passé, Vincent Lindon avait reçu le Prix d’interprétation masculine pour son rôle dans le film « La loi du marché » , également sur le thème du chômage.
Donner à voir le chômage dans son quotidien est la meilleure arme contre les idées reçues et sans doute le premier pas pour redonner leur dignité aux laissés pour compte.
[1] Déclaration de Ken Loach lors de la conférence de presse du 13 mai 2016 au Festival de Cannes.