Lors de sa création au milieu des années 1970, la microfinance a été pensée comme une innovation permettant aux individus exclus des systèmes bancaires (pauvres, femmes, etc.) d’accéder à des services financiers à un coût raisonnable. Son développement repose sur un double constat : premièrement, les plus pauvres sont capables d’utiliser les crédits pour des activités productives et peuvent dès lors les rembourser. Deuxièmement, même en l’absence d’un capital physique à mettre en gage, ils disposent d’un « capital social » qu’ils peuvent utiliser pour rendre crédible leur promesse de remboursement.
En développant des techniques innovantes, les institutions de microfinance (IMF) ont su utiliser le capital social (comme la réputation) comme garantie, offrant ainsi aux plus pauvres des moyens d’accéder au crédit. L’innovation la plus connue est le prêt de groupe qui implique que tous les membres d’un groupe sont conjointement solidaires en cas de défaut de l’un d’entre eux. La microfinance a développé d’autres innovations techniques comme le recours à des remboursements fréquents ou la logique de prêts croissants. Ces innovations financières ont permis à de nombreux individus dans les pays en développement d’obtenir des crédits tout en offrant aux IMF des taux de remboursement très élevés (supérieurs à ceux des banques) et des niveaux de rentabilité suffisamment importants pour leur permettre de se développer et d’attirer de nouveaux investisseurs.