Dans le cadre de la campagne internationale que Survival lance en faveur de la ratification de la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail (OIT), la section française appelle le président Sarkozy et son gouvernement à reconnaître les droits collectifs des peuples indigènes vivant sur le territoire national.
La Convention 169 relative aux droits des peuples indigènes et tribaux dans les pays indépendants, adoptée en 1989 par l’OIT, reconnaît un ensemble de droits fondamentaux essentiels à la survie des peuples indigènes (droits de disposer d’eux-mêmes, de leurs terres et de leurs resources).
Seul instrument international juridiquement contraignant et donc de portée supérieure à la Déclaration des droits des peuples indigènes adoptée le 13 septembre dernier par l’Assemblée générale des Nations-Unies, elle constitue la référence internationale en matière de défense des droits des peuples indigènes. En ratifiant cette Convention, les Etats s’engagent à garantir l’intégrité physique et spirituelle des peuples indigènes vivant sur leurs territoires et à lutter contre toute discrimination à leur égard.
L’adhésion de la France représenterait l’espoir d’un changement et d’une dynamique forte vers la reconnaissance des droits des peuples indigènes des départements et territoires français de Guyane et d’Océanie. La législation française ne leur reconnaît pour l’instant aucun droit particulier au nom du principe d’égalité qui interdit toute distinction fondée sur l’origine ethnique. Ils sont ainsi exclus des processus décisionnels et des projets qui les affectent en tant que peuples distincts.
La présence croissante des multinationales et des investissements français à l’étranger, souvent sur le territoire de peuples indigènes, rend également essentiel le cadre juridique et éthique que fournit la Convention 169.
Jean-Patrick Razon, directeur de Survival International (France) a déclaré aujourd’hui : "Faute de la pleine reconnaissance de leurs droits politiques, économiques, sociaux et culturels, les peuples indigènes n’ont aucun moyen de défense face aux Etats nationaux et aux intérêts privés qui menacent leur avenir. Il est temps que la France réagisse et rejoigne les pays signataires de la Convention 169. La récente ratification par l’Espagne qui rejoint ainsi le Danemark, la Norvège et les Pays Bas, marque un nouvel élan en Europe que la France ne peut ignorer".