A l’occasion de la Journée Mondiale du Bénévolat du 5 Décembre et de la Grande Cause Nationale 2014, consacrée à l’engagement associatif,
France Bénévolat publie un recueil [1] d’analyses partagées sur la place et le poids du bénévolat associatif dans notre pays.
Le bénévolat va globalement bien et n’est pas en situation de « crise ». Contrairement aux idées acquises, la « crise » de la société n’entraîne pas un repli sur soi ; elle renforce les valeurs de solidarité, qui sont ainsi « naturellement » retrouvées.
Toutefois, pour répondre à la demande sociale, il est impératif d’encourager et de développer davantage le bénévolat, en nombre et en qualité. Bénévolat (au sens de « don de temps ») et engagement bénévole associatif, ce n’est pas tout à fait la même chose : le premier est une bonne introduction au second, il n’y mène pas nécessairement.
Les motivations, les attentes des bénévoles ont en effet changé : l’enjeu est à la diversification des modes d’engagement, des parcours d’engagement, des modalités de reconnaissance et de valorisation des bénévoles. Si les responsables associatifs n’en tiennent pas compte dans leurs pratiques réelles de gouvernance et d’animation, les bénévoles se détourneront des projets associatifs collectifs, au bénéfice d’un bénévolat plus direct, plus individuel, plus émotionnel et moins durable.
En parallèle à cette évolution sociologique, et en partie à cause d’elle, la question du renouvellement des dirigeants associatifs est posée, non seulement en termes d’analyses, mais en termes de « chantiers » concrets et d’échanges de bonnes pratiques, sur un sujet par nature complexe et lent.
Il est nécessaire par ailleurs que les associations et les bénévoles investissent davantage leur territoire et y situent mieux l’impact de leur action collective dans la durée. C’est au prix d’une plus grande coopération inter associative territoriale que le monde associatif fera entendre sa voix. Car ce mouvement collectif, dont les bénévoles représentent 80 à 90% des ressources, demeure finalement assez méconnu malgré son ampleur considérable.
Une reconnaissance, réelle, et non en termes de pétition de principe, de cette force vive qui bouge, qui innove et constitue le vecteur majeur du « vivre ensemble », relève d’une absolue priorité nationale.
[1] Document approuvé par les grandes associations adhérentes de France Bénévolat sur le principe d’une parole collective