Journée internationale contre l’incinération des déchets

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Journée internationale contre l'incinération des déchets

Pour la quatrième année consécutive, à l’appel du réseau Gaïa(1), les citoyens de plus 200 associations de 45 pays participeront à la journée internationale d’action contre l’incinération et pour la réduction des déchets à la source. Ils se prononcent en faveur de solutions innovatrices et écologiques qui s’attaquent à l’augmentation, en volume et en toxicité, des déchets.

En France le CNIID, le MDRGF participent à cette journée et lancent avec le concours de l’Association Cyber @cteurs, une cyber @ction (2) adressée au ministère de l’écologie, exigeant un moratoire de cinq ans sur la construction d’incinérateurs ou leur extension, et la planification d’une sortie de l’incinération. Cette lettre est à envoyer au ministère de l’écologie et du développement durable du 7 septembre au 28 décembre 2005, date d’entrée en vigueur des normes édictées par la directive européenne du 4 décembre 2000 (retranscrites dans le droit français par l’arrêté du 20 septembre 2002), portant sur la limitation des rejets atmosphériques et sur des mesures de sécurité internes aux établissements concernés.

Un document de l’ADEME prévoit que les coûts de la mise aux normes avoisineraient le milliard d’euros(3). Ces investissements seront majoritairement supportés par les collectivités locales et compromettront la production propre, la réduction des déchets à la source, la prévention et les alternatives à l’incinération et à la mise en décharge, où plus de 80% de nos ordures sont encore envoyées.
Ces normes européennes d’émission ne sont, comme toutes les normes de rejets de toutes les industries, qu’un simple compromis entre la faisabilité technique de la mesure et les impératifs économiques. Elles n’ont rien à voir avec des impératifs écologiques ou sanitaires sinon par l’idée, aujourd’hui admise, qu’il faut réduire les rejets. Protéger efficacement la santé et l’environnement nécessiterait de n’avoir tout simplement aucun rejet.
En effet, ces normes se contentent de fixer des limites de rejets en concentration par m3 de fumée, sans tenir compte des quantités totales émises : un incinérateur de grande capacité pourra émettre plus de dioxine qu’une petite unité ne les respectant pas. Elles ne tiennent pas non plus compte du caractère bio-accumulable des substances produites, de la mascarade des contrôles de dioxines, de la dispersion des polluants, du protocole de Kyoto...

Le CNIID, le MDRGF et Cyber @cteurs contestent les investissements massifs alloués à l’incinération, qui ne font qu’entretenir la pollution engendrée par cette industrie, et qui compromettent toute politique de gestion durable et de prévention des déchets. Cette mobilisation se poursuivra le 1er octobre, à l’occasion de la troisième action « Dégage l’emballage »(4).

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