Voir en effet le logiciel libre comme « un rempart contre la tentation hégémonique du capitalisme », et qui devrait donc par là-même s’allier à l’économie sociale afin de ne pas perdre « son potentiel émancipateur » et participer de concert à « la reconquête des biens communs », est un point de vue dont l’adhésion est certaine mais pas forcément totale.
L’occasion d’en débattre donc ensemble après lecture[1].
Bastien Sibille est coordonateur de l’Association Internationale du Logiciel Libre (Ai2L) pour l’Économie Sociale. Un article qui fait écho à Sébastien Broca : Du logiciel libre aux théories de l’intelligence collective et qui revisite une nouvelle fois la différence d’approche entre « logiciel libre » et « open source ».
Militant dans l’économie sociale, l’utilisation de logiciels libres me semble une grande évidence, histoire de mettre en cohérence sa vision de la société et ses pratiques informatiques. Ce sont des logiciels souvent développés et/ou maintenus de manière collaborative et la solidarité des utilisateurs se retrouvent dans les forums associés.
Je reconnais que le pas n’est pas facile à franchir. La peur de l’inconnu n’est pas négligeable et le manque de promotion de ces outils fait qu’il y a un grande méconnaissance de ce monde là .
Pour ma part, j’ai fait le chemin vers le logiciel libre en plusieurs étapes. J’ai d’abord remplacé Internet Explorer par Firefox et Outlook par Thunderbird. J’ai arrêté d’utiliser Google pour chercher sur le net de manière solidaire avec Hooseek.
Et il y a deux ans, j’ai fait le grand saut, j’ai remplacé Windows par Linux, en l’occurrence la distribution Ubuntu. Je bénéficie depuis d’une plate-forme de travail vraiment stable et évolutive avec la satisfaction ne pas contribuer à l’"engraissage" de sociétés dont l’objectif n’est pas le bien des individus.
Car, à mon avis et comme le décrit si bien l’article de Bastien SIBILLE, le noeud du problème est bien là , le logiciel libre est la seule garantie que l’univers internet ne devienne pas un bien marchand contrôlé par des multinationales avec les dérives que cela peut entrainer.
Je pense que l’économie sociale, grande utilisatrice de l’information par définition, ne peut pas faire l’impasse sur le logiciel libre et je trouve dommage que ses entreprises les plus visibles n’aient pas fait le pas, ou du moins trop timidement.