Depuis la réforme de la protection juridique en 2007, sauf exception [1], 400 000 personnes handicapées mentales ont le droit de vote et doivent s’inscrire sur les listes électorales avant le 31 décembre 2011. Mais, pour autant, accèderont-elles au vote en 2012 ?
NON. Car, malgré les mesures prévues par la loi et le code électoral, les personnes déficientes intellectuelles ne peuvent toujours pas s’informer et faire leur choix :
« Je ne sais pas comment voter »
« Je ne comprends pas ce que veut faire ce candidat »
« Pour être sûr de ne pas me tromper quand je vote, je voudrais des photos des candidats sur les bulletins »
« J’aimerais bien discuter politique avec des personnes »
L’Unapei qui revendique 8 mesures prioritaires pour permettre aux personnes handicapées mentales d’accéder à une réelle citoyenneté (à découvrir sur 2012.unapei.org), interpelle les divers candidats pour qu’une information « facile à comprendre » soit diffusée lors de cette année électorale décisive. C’est la première action à engager pour que la majorité des votants handicapés mentaux puissent s’informer et se forger une opinion. L’Unapei propose d’ailleurs aux candidats de réaliser une vidéo pour présenter leurs engagements à destination des personnes handicapées mentales et leurs familles. Un tel outil est en effet accessible pour les personnes déficientes intellectuelles.
L’Unapei demande également que les bureaux de vote soient rendus accessibles, que les personnels en charge de l’accueil des électeurs soient sensibilisés et qu’il soit possible, comme le prévoit le code électoral, qu’une personne handicapée mentale soit assistée pour voter.
« Parce-que le manque d’accès au vote demeure un véritable obstacle pour de nombreuses personnes handicapées mentales en France, qu’attendons-nous pour prendre modèle sur nos voisins européens et proposer un large éventail de bonnes pratiques pour améliorer l’accessibilité au vote, tels que : la mise à disposition de guides ou brochures facile à lire sur le vote et les élections ; des sites internet faciles à comprendre ; la formation au handicap des fonctionnaires des bureaux de vote ; le vote assisté et le choix du vote électronique comme moyen de scrutin de remplacement ? », déclare Christel Prado, Présidente de l’Unapei.
[1] Si un juge le décide formellement, les personnes sous tutelles peuvent en être exclues.