Commerce équitable : attention aux imitations !

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Commerce équitable : attention aux imitations !

L’association Max Havelaar France lance aux consommateurs un appel à la vigilance

La progression des parts de marché du commerce équitable suscite un fort engouement de la part des entreprises. C’est particulièrement le cas dans le secteur du café qui stagne depuis une dizaine d’années. Certaines grandes multinationales lancent de nouveaux produits avec ou sans labels, beaucoup moins contraignants. Halte à la confusion, trompeuse pour les consommateurs et dramatique pour les producteurs du commerce équitable.

Le commerce équitable, c’est quoi ?

Max Havelaar œuvre depuis 17 ans à changer les pratiques du commerce international en proposant une autre façon de faire du commerce : un commerce plus équitable.

Le commerce équitable consiste à aider les petits producteurs du Sud à vivre décemment de leur production et à leur donner les moyens d’assurer leur propre développement sur le long terme. Il leur permet de trouver un marché au Nord et leur garantit des conditions commerciales équitables.

Pour Victor Ferreira, directeur de l’association Max Havelaar France, « le commerce équitable n’est pas un artifice de communication. Il aide concrètement et de façon durable des centaines de milliers de petits producteurs dans le monde. Toute récupération au rabais de la part de grandes marques pour des fins uniquement commerciales n’est pas acceptable. Si des marques veulent s’engager et faire réellement du commerce équitable, elles doivent en respecter la totalité des principes ».

Les enjeux du café

Certaines multinationales s’engouffrent dans la brèche. Elles ont compris l’intérêt croissant des Français pour les produits du commerce équitable et la progression des parts de marché, notamment du café, sur ce seul créneau ([1]).

Le café est la première matière alimentaire dans le monde. Il fait travailler 25 millions de familles. Or, 70 % de la production est réalisée par des petits producteurs, pas ou peu organisés, qui vivent très difficilement de leur travail. C’est pourquoi, sur cette filière, le commerce équitable s’adresse à eux, et non à des salariés travaillant dans des plantations.

Pour permettre un développement réellement durable des petits producteurs de café, voici les principaux engagements du commerce équitable :
- Aider les petits producteurs du Sud à s’organiser et renforcer leurs capacités pour un développement réellement durable et maîtrisé.
- Payer une juste rémunération aux petits producteurs pour qu’ils puissent vivre de leur travail et assurer leur propre développement. Une juste rémunération, c’est un prix garanti qui couvre les coûts de production et les besoins essentiels du producteur et de sa famille. C’est aussi une prime de développement versée à la coopérative qui finance des projets communautaire (centre de santé, école, formation...)
- Les accompagner pour répondre aux exigences du consommateur (qualité, certification bio...) et aux standards internationaux du commerce équitable (transparence financière, parité, respect de l’environnement...)

Faire le bon choix pour le consommateur, c’est faire un choix éclairé

Les produits dits « responsables, éthiques, développement durable... » ne sont pas des produits issus du commerce équitable. L’engagement n’est pas le même, l’investissement financier de l’entreprise non plus. Pourtant, le risque de confusion existe bien au niveau des consommateurs.

Ces actions peuvent aller dans le bon sens, mais elles ne répondent pas aux besoins majeurs de développement des petits producteurs. Pour mémoire, un million de familles dans le monde bénéficient du commerce équitable.

Pour préserver le commerce équitable, il est important de faire la différence entre les différents labels et de contribuer à une clarification des enjeux tant pour les producteurs que pour les consommateurs.

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