Les habitants les plus démunis d’une favela de Rio de Janeiro ont pris possession d’une usine désaffectée afin d’y créer un « village social ». Un phénomène qui se répand dans les favelas, à deux mois de la Coupe du monde de football.
« Pantalons et chemises à prix de fabrique », peut-on encore lire sur la banderole surplombant l’entrée d’une ancienne usine de l’avenue Itaoca, l’une des artères principales du complexe Alemão, qui regroupe treize favelas parmi les plus pauvres de Rio. A l’intérieur, les hommes s’affairent à la construction d’habitations avec des matériaux de récupération. Rideaux de douche, tôles ou portes renversées : tout ce qui peut faire office de mur ou de toit est bon à prendre. Des commerces ambulants s’installent dans la cour de la friche industrielle. Un village s’improvise au sein même de la favela. Les femmes surveillent l’emplacement qui leur a été attribué, celui de leur future maison.