Décédé le 6 décembre 1977, à 74 ans, Raoul Follereau symbolise aujourd’hui encore le combat contre toutes les formes d’exclusion, que celle-ci soit due à la pauvreté, à l’ignorance ou à la maladie. Cet humaniste français, poète, grand orateur, avocat et journaliste rencontre des malades de la lèpre en Afrique pour la première fois en 1936. Un échange avec une religieuse en 1942, l’incite à consacrer sa vie à remettre ces hommes debout et à les aider à retrouver leur dignité. Aujourd’hui, la Fondation Raoul Follereau est la garante de cet héritage et a su moderniser son action pour que l’exclusion recule sur tous les territoires où elle sévit encore.
Un homme de conviction
Surnommé « le vagabond de la charité », Raoul Follereau a consacré son existence « à aider les autres à vivre », selon ses propres mots. D’abord homme de lettres, il a puisé dans sa foi, dans la poésie et dans les valeurs attachées à notre patrimoine culturel, la force d’entreprendre une œuvre caritative de grande envergure. Celle-ci s’incarne en 1942. Réfugié chez les Sœurs missionnaires de Notre Dame des Apôtres, le récit de la Mère Générale sur les lépreux de Côte d’Ivoire l’interpelle. Il aura alors à cœur, avec sa femme Madeleine et jusqu’à sa mort en 1977, de restaurer la dignité de ces hommes. En 1954, Raoul Follereau crée ainsi la Journée Mondiale des Lépreux pour sensibiliser le monde à cette maladie qui exclut, mutile et tue des millions de personnes dans l’indifférence générale. Grâce à son action caritative militante, puis à tous ceux, nombreux, qui s’engageront dans son sillage, 16 millions de personnes seront sauvées en 30 ans.
Mais son combat ne se limite pas à la maladie. En France, Raoul Follereau prend des initiatives pour lutter contre ce qu’il considère comme des injustices insupportables. Ainsi, en 1943, il crée « L’heure des pauvres », qui encourage les Français à consacrer chaque année l’équivalent d’au moins une heure de leur salaire au soulagement des plus mal lotis. Trois ans plus tard, il s’adresse aux enfants avec « Le Noël du Père de Foucauld », qui consiste à déposer un troisième soulier au pied du sapin pour « un petit pauvre, qui oubliera un instant sa solitude et sa souffrance ».
Toute sa vie, il interpellera les plus grands : les présidents des États-Unis et de l’URSS, le Secrétaire général de l’ONU, mais aussi la jeunesse du monde pour obtenir leur soutien dans son combat contre la pauvreté, l’ignorance et la maladie.
Un combat porté aujourd’hui par la Fondation Raoul Follereau
La Fondation Raoul Follereau porte désormais cet héritage. Sur les traces de son fondateur, elle s’engage aux côtés des exclus avec une détermination sans faille. Si la lèpre reste l’un de ses principaux combats, aujourd’hui elle lutte également contre ces autres lèpres que sont l’ignorance et la pauvreté. En Afrique, en Asie, comme en Europe et en France, elle mène plus de 300 projets chaque année, qui se déclinent autour de 3 actions :
Réinsérer
Dans un contexte de chômage durable, les situations de grande précarité sont de plus en plus nombreuses en France. Voici 25 ans, la Fondation Raoul Follereau a donc mis en œuvre une initiative originale pour redynamiser les régions rurales et réinsérer professionnellement des personnes en difficulté, qui souhaitent débuter leur propre activité.
Au Moyen-Orient, elle intervient sur le terrain pour diminuer la souffrance des personnes déracinées, chassées de chez elles et qui se retrouvent perdues, dans un grand dénuement. En 2014, elle a notamment lancé un appel d’urgence pour aider les familles qui ont dû se déplacer au Kurdistan irakien face à l’avancée de l’État Islamique, ainsi qu’un autre en 2016 pour financer le remplacement d’un scanner défaillant à l’hôpital Al-Rajaa d’Alep en Syrie.
Eduquer
En France, la Fondation accompagne ceux qui se battent contre l’ignorance. Elle est ainsi présente dans les banlieues et soutient des patronages et des écoles alternatives, comme le Cour Frédéric Ozanam à Marseille, qui tente de donner aux enfants issus de milieux défavorisés les mêmes chances de réussite que les autres.
En 2013, elle s’est engagée dans la lutte contre le travail inhumain des petits orpailleurs de Namissigma au Burkina Faso, tout en œuvrant à remettre l’école au premier rang des priorités des parents. Sur place, ses équipes délivrent soins, attention, écoute et repas, ce dont les enfants manquent cruellement, et les aident à reprendre le chemin de la scolarité.
Soigner
Enfin, bien sûr, la Fondation est de tous les combats aux côtés des malades de la lèpre et de leurs familles. Ce fléau continue de toucher plus de 200 000 personnes dans le monde chaque année, entraînant de lourds handicaps et excluant encore les malades, même guéris, de la société. En plus d’un accompagnement sur le terrain, sa Commission Scientifique et Médicale s’active pour faire progresser la recherche sur de nouveaux traitements et la mise au point d’un vaccin. Parmi les avancées auxquelles elle a contribué : le séquençage du génome de la lèpre et de l’ulcère du Buruli réalisé par le Dr Stewart Cole, Président de sa Commission Médicale et Scientifique. En janvier 2018, un nouveau temps de mobilisation sera engagé avec la 65e édition de la Journée Mondiale des Lépreux.
« Quelles que soient les missions de la Fondation, il y a toujours au cœur de son action cette volonté de remettre l’homme debout et de lui rendre sa dignité. Cette ambition se résume aujourd’hui en trois verbes : soigner, éduquer, réinsérer. Merci à tous les bénévoles, donateurs, partenaires et membres de la Fondation qui oeuvrent, portent et soutiennent la mission de Raoul Follereau ». conclut Michel Récipon, Président de la Fondation Raoul Follereau
L’héritage de Raoul Follereau en chiffres • Favoriser la réinsertion par l’emploi en France 60 porteurs de projets soutenus en 2016 et plus de 500 depuis 1993 • Créer une dynamique de développement 65 projets soutenus en 2016 dans 17 pays • Secourir les enfants en détresse 36 Projets soutenus en 2016 dans 15 pays dont la France • Aider les malades de la lèpre et soutenir des programmes de sante 137 programmes soutenus en 2016 dans 20 pays Plus de 16 millions de malades guéris en 30 ans Plus de 20 000 enfants aidés