« Mutuelles et corps intermédiaires, mobilisons-nous pour contrer la crise démocratique »

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« Mutuelles et corps intermédiaires, mobilisons-nous pour contrer la crise démocratique »

C’est une démarche rare, même au sein d’un monde mutualiste qui s’est créé sur la défense de valeurs fortes. Face à une crise démocratique qu’il juge profonde, Benoît Fraslin, président de la Mutuelle Nationale des Hospitaliers (MNH), lance un appel à la mobilisation des mutuelles et plus largement de tous les corps intermédiaires afin d’éviter « l’archipélisation » de notre société.

Crise des gilets jaunes, émeutes urbaines, violences à l’égard de nos élus, soignants et fonctionnaires, montée des extrêmes, recul incessant de la nuance au profit des radicalités et du simplisme, exacerbation à outrance de l’individualisme… La démocratie française fait face à la dure réalité d’une fragmentation de plus en plus visible de notre société.
Ces divisions entament notre capacité collective à répondre aux enjeux que représentent les transitions majeures de notre siècle : écologique, démographique, numérique, ou encore économique pour ne citer qu’elles. Elles menacent la justice sociale qui constitue l’un des socles de notre modèle à la Française, auquel nos concitoyens sont légitimement tant attachés.

Un constat insupportable

En tant que dirigeants mutualistes, ce constat d’une forme d’épuisement démocratique qui nous pousserait inéluctablement vers des réponses de plus en plus radicales aux maux de notre société, nous est insupportable.
D’aucuns, de moins en moins décomplexés, en font leur fonds de commerce. Pas nous.
La France – et au demeurant l’Europe – traverse une crise démocratique, profonde, insidieusement installée depuis de nombreuses années, multidimensionnelle. Mais la France porte aussi, en son sein, les acteurs capables d’apporter les réponses à cette crise, aux côtés de la République elle-même. Parmi ces acteurs du rebond démocratique, les corps intermédiaires devraient pleinement pouvoir jouer leur rôle. Au premier chef desquels, les Mutuelles.

Un lien complémentaire entre la République et les citoyens
Car les corps intermédiaires constituent une formidable courroie de transmission dans notre société : ils consultent, représentent, organisent, expliquent et offrent des débouchés aux attentes des citoyennes et citoyens. Ils sont de véritables relais d’expertises, (re)construisent du lien entre les différentes catégories sociales, autour d’une aspiration commune ou d’un projet commun, portent la voix d’ambitions individuelles qui ne peuvent se réaliser sans émancipation collective. Ils sont tour à tour lanceurs d’alertes, forces de propositions, opposants, négociateurs et régulateurs. Ils obtiennent des avancées collectives, mettent des mots, parfois, et des pansements, souvent, sur certaines colères sociales, s’intéressent directement à la chose publique et permettent aux individus de participer à un tout plus grand qu’eux. Ils constituent, en cela, un lien complémentaire entre la République et les citoyens.

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