La MFP dénonce depuis longtemps la dérive insidieuse de la logique solidaire de prise en charge de la santé vers la logique du marché concurrentiel et du consumérisme, creusant effectivement un écart inadmissible face à la maladie entre nos concitoyens.
Elle constate en effet, qu’en raison d’un affaiblissement progressif de l’Assurance-Maladie Obligatoire, la complémentaire-santé est devenue qu’on le veuille ou non, indispensable pour accéder aux soins. Mais celle-ci devient de moins en moins accessible, et donc de plus en plus inégalitaire sous l’effet des transferts du régime obligatoire et des taxations.
Ainsi, lors de son assemblée générale de juin dernier, la MFP a appelé à une réorganisation profonde de notre protection sociale maladie, fondamentalement basée sur la prééminence de la Sécurité Sociale, mais aussi sur une complémentaire-santé solidaire, reconnue comme un service social d’intérêt général et non plus comme un produit de marché.
À cet égard, tout comme le président de la Mutualité Française, la MFP appelle à ne pas faire d’amalgames entre les différentes catégories de “complémentaires” dont les objectifs finaux ne sont pas identiques.
Pour ce qui les concerne, les mutuelles de fonctionnaires entendent maintenir leurs pratiques non lucratives, malgré les pressions consuméristes, et organiser une couverture avec des prestations solidaires basées sur :
Une solidarité intergénérationnelle incluant les retraités,
Une solidarité inter catégorielle, adaptée au revenu de chacun,
Une solidarité globale, prenant en compte également la perte d’autonomie.
Au-delà du régime général d’assurance maladie qui fonctionne sur le double principe de la solidarité et de l’adhésion obligatoire, les mutuelles de la fonction publique fondent leur mode de fonctionnement sur la démocratie et l’adhésion volontaire, donnant ainsi à la solidarité un réel rôle vertueux et responsable au sein des communautés professionnelles dans lesquelles elles agissent.
La prise en charge de la santé doit avoir un vrai sens politique : privilégier l’intérêt général en santé plutôt que le marché concurrentiel. Il s’agit d’un véritable enjeu de société.
Pour la MFP, il est donc urgent d’ouvrir ce débat public sur la santé, réclamé par un certain nombre de personnalités, afin d’inscrire le droit à un égal accès aux soins pour tous parmi les grandes orientations de notre pays.