Ce qu’on nous prédisait depuis des semaines est arrivé ! On a voté hier.
Si.
Enfin pas tout le monde. Beaucoup plus avait le droit.
On peut toujours débattre sur les raisons et les causes et le pourquoi (Je sais, c’est une répétition) de l’abstention, mais en tant qu’économie sociale et solidaire, cela doit nous interpeller plus que cela encore. "Vertueux que nous sommes", la démocratie de nos structures n’est pas concernée par la désaffection de nos concitoyens. Bien entendu. Les candidats de la République ne comprennent pas le peuple, sont loin des réalités,... Pour certains peut-être, sans jugement, mais pouvons nous plus nous satisfaire de 30% de participation à l’AG de l’association locale sportive ou de 10% pour notre mutuelle que de 45% pour le chef de l’Etat ? On peut ne pas voir la similitude, pourtant, c’est bien de démocratie dont nous parlons ; débattre, se présenter, représenter, élire, être élu, porter un mandat, développer un projet, construire ensemble. Quelle différence entre le candidat à l’élection présidentielle de la République et le candidat à l’élection présidentielle de la mutuelle ? Si ce n’est le périmètre de l’exercice de ses compétences.
L’économie sociale et solidaire, mais pas que, a une mission essentielle : participer à la reconquête de la démocratie, du local au national, et ainsi permettre à chaque citoyen de comprendre que partout où son vote peut s’exprimer, il faut qu’il l’exprime. Dans son entreprise (SCOP ou via les élections professionnelles), dans sa banque (Si elle est coopérative), dans sa mutuelle (Santé ou IARD), dans son club de foot, etc... Il n’y pas de petits votes, tout comme il n’y pas de petits candidats ou de petits programmes. Il n’y a que des élections avec des enjeux à des niveaux différents. C’est l’idée de la pièce montée démocratique : si les niveaux du bas sont bancales, le haut tombera. Il faut donc des piliers solides !
Bien entendu, nous ne donnerons pas de consignes, mais comme nous l’avions fait il y a quelques temps, nous rappelons les articles en base de données que nous avons sur les 2 derniers prétendants : Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Aucun critère d’objectivité attendu car nous faisons une sélection des articles. Juste un éclairage de ce que nous avons produit.
Cela introduit d’ailleurs la question de la semaine ! La semaine dernière, nous vous interrogions sur l’intérêt du digital pour l’ESS, en voici vos retours. Et cette semaine, nous vous demandons quel "outil" serait utile pour l’ESS dans le prochain gouvernement ?
Il est compliqué de lancer sur des articles passés parlant des élections qui se sont déroulées. Nous passerons donc sur les différentes prises de positions et interpellations liées au 1ier tour. Solidarités Nouvelles face au Chômage a lancé il y a quelques temps son manifeste pour un « Grenelle pour l’emploi et le travail ». Et son Président Gilles de Labarre a produit un article publié dans les Echos reprenant la démarche. Et l’interpellation ! Car il s’agit bien de mettre dos à dos les différentes politiques publiques mises en place depuis 40 ans qui n’ont produit que peu d’effets. Écouter le terrain, travailler avec lui, mesurer l’impact, continuer,...
Le moral des entrepreneurs de l’ESS va bien. En tout cas, c’est ce que dit le baromètre du Mouves. Ils sont confiants sur leur activité, même si la question du financement les questionne. Quoi de plus normal d’ailleurs puisque les maux sociaux n’ont jamais été aussi grands et que les financements aussi difficiles à pérenniser ? Et cela rejoint en cela ce que peuvent dire d’autres acteurs de l’ESS dont les financements sont aussi : multiples, complexes, irréguliers, croisés,... (Entourez les réponses vous concernant). Car ne nous y trompons pas, l’énorme majorité de l’ESS est sur une logique entrepreneuriale si l’on prend le financement comme clé d’entrée ! Combien d’organismes ne sont pas liés à l’autofinancement ? Peu. Donc, la majorité de l’ESS est sur la logique entrepreneuriale puisqu’il faut répondre à un objectif humaniste par une recherche de financement propre. Tout le monde ne passe pas par la fabrique Aviva ou la Ruche...
"moins d’un jeune sur deux issu de la formation professionnelle trouve un métier en lien direct avec sa spécialité de formation". On dit souvent qu’en France, le diplôme est trop central dans le recrutement, c’est illustré aussi dans la formation professionnelle. France Stratégie a ouvert une réflexion sur la question du portefeuille de compétences, s’appuyant donc sur la logique de compétences transférables. C’est ce que nous expliquons (en partie, soyons modestes) dans nos interventions sur l’emploi quand nous parlons de la transférabilité des compétences acquises dans le bénévolat qu’il faut valoriser au bon niveau sur un CV.
Nous le disions plus haut concernant le baromètre des entrepreneurs de l’ESS, il est plus facile de compter les organismes qui n’ont pas de démarche économique entrepreneuriale que ceux qui en ont ! Évolution des financements, de la contrainte réglementaire, de la gouvernance, de l’engagement, ... Ce qui se faisait avant n’est plus et n’est pas encore ce qui se fera après ! La transition est en cours et ce qu’ont voulu mesurer l’UDES et le mouvement associatifà juste titre. Et des constats, permettre d’en tirer des leviers pour discuter avec les pouvoirs publics.
Cette lettre fait partie des dernières sous cette forme. En effet, autant pour des questions de positionnement stratégique que pour des contraintes économiques, nous allons passer nos outils de veille (et la lettre en est un) réservés à nos adhérents (et sous abonnement pour les entreprises). 2 autres lettres reprendront le contenu (complet) du site, celle-ci maintiendra un lien beaucoup plus restreint, autour d’un édito. Il n’y a pas encore de dates de bascule, mais le conseil d’administration a pris la décision et c’est en cours de réalisation. Si vous voulez continuer à recevoir l’ensemble de la veille, et SOUTENIR RESSOURCES SOLIDAIRES, merci d’adhérer ! (Et pour les entreprises, contactez nous)
Bonne lecture !
Bonne semaine !