Vent de fronde dans les Cuma

On ne les voit pas souvent dans la rue mais leur mobilisation est aujourd'hui à la mesure de la colère ressentie après les décisions récentes prises par l'administration. Les représentants des Coopératives d'utilisation de matériel agricole (Cuma) manifesteront cet après-midi à Toulouse, devant la préfecture de Région. Raison de cette fronde : la direction régionale de l'agriculture les a avertis par un simple courrier électronique de la décision de suspendre cette année les prêts bonifiés pour l'achat de matériel agricole.

La mesure passe d'autant moins qu'«elle résulte d'un arbitrage budgétaire pris à l'échelon régional sans concertation», explique Benoît Causse, le président des Cuma Midi-Pyrénées. L'an passé, ces prêts bonifiés ont représenté 460 000 euros, soit environ 10 % des prêts consentis aux agriculteurs pour l'achat de tracteurs, moissonneuses-batteuses, ensileuses ou machines à vendanger.

Invention purement franco-française, le système des prêts bonifiés accordés aux Cuma a pour but de soutenir la dynamique agricole en favorisant l'investissement collectif. En Midi-Pyrénées, il existe 1 250 Cuma, soit 10 % de l'effectif national. Plus de 32 000 exploitations agricoles sont adhérentes de ces coopératives, soit encore sept exploitations sur dix. «Dans notre région, le rôle économique des Cuma est indispensable à un grand nombre d'exploitations. Au-delà de la mutualisation des investissements et du partage de la charge de mécanisation, elles apportent des solutions pour organiser le travail,

créer du lien social entre agriculteurs, développer de nouvelles pratiques culturales ou créer un atelier de transformation collectif», explique encore Benoît Causse.