Ouvrons des centres d’accueil d’urgence pour les femmes et enfants migrants

Publié le

Ouvrons des centres d'accueil d'urgence pour les femmes et enfants migrants

Violence chez les femmes migrantes : gynécologie sans frontières lance un appel pour que soient ouverts des centres d’hébergement pour les femmes et enfants migrants

A l’occasion de la Journée de la Femme, G.S.F. lance un appel aux pouvoirs publics pour attirer leur attention sur les réalités que vivent les migrantes dans notre pays et demande d’urgence l’ouverture et la réouverture de certains centres d’accueil

Les violences sont omniprésentes dans tous les camps de réfugiés du monde. Les personnes les plus vulnérables aux risques de violences sexuelles sont les femmes et les enfants.

Alerté de l’existence de violences faites aux femmes migrantes dans les camps, Gynécologie Sans Frontières (GSF) intervenait depuis novembre 2015 dans les camps de migrants du nord de la France afin de prendre soin des femmes et de leurs enfants, qu’elles soient victimes de violences, enceintes, en détresse...

GSF évalue à 70%, les femmes ayant subi des violences dans les camps ou sur leur parcours migratoire. Prostitution imposée, viols, violences conjugales font partie du voyage. Les victimes sont pour la plupart complètement isolées. Nombre d’entre elles sont obligées de vendre leur corps pour payer les passeurs. Les plaintes sont très rares, les victimes subissant, des pressions de la part des passeurs, voire de personnes de la communauté au sein des camps.

La destruction des camps conduit les femmes et les mineurs à un isolement plus important les rendant encore plus vulnérables aux violences.

A chaque « démantèlement » GSF a observé et continuee d’observer une recrudescence de violences sexuelles et de demandes d’IVG.

Les dépôts de plaintes au commissariat sont un véritable parcours du combattant pour les victimes, même quand elles sont accompagnées par GSF.

Ces femmes sont victimes de lourdes souffrances psychologiques et physiques. Elles souffrent de multiples complications : stress post traumatiques, douleurs physiques et morales, grossesses non désirées, avortements, infections... Chaque tentative de dépôt de plainte prend une dizaine d’heures sans certitude d’aboutir. Rien n’est fait pour aider, tout semble fait pour empêcher, freiner le dépôt de plainte, avec des allers-retours aussi fréquents qu’inutiles entre les commissariats et les unités de médecine légale.

Un des derniers exemples fut l’impossibilité de porter plainte pour viol par une mineure sous prétexte qu’elle ne voulait pas être filmée lors de sa déposition.

Pour parer ces situations indignes, GSF a ouvert un « refuge de mise à l’abri d’urgence » en novembre 2016. Ce refuge pouvant accueillir 4 à 6 personnes, permet à la victime de se poser, pendant 2-3 jours. Le temps d’organiser la prise en charge médico-psycho-sociale, judiciaire et de trouver un hébergement où la victime sera en sécurité, ailleurs que dans les « jungles », où elle a subi ces violences.

Pour améliorer la sécurité des femmes et des mineurs isolés, GSF demande en urgence que soient ouverts des centres d’hébergement pour les femmes et les enfants. Le centre d’hébergement des femmes Jules Ferry à Calais, de 400 places, inutilisé depuis octobre 2016, doit être ré-ouvert.

Autres articles dans cette rubrique

Accueil et prise en charge des femmes victimes de violences. Lancement de la plateforme Violence Santé Femme

Annuaire géolocalisé de professionnels de santé formés et volontairement engagés pour une meilleure prise en charge des victimes de violences Après trois ans de construction et identification des...

close