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MyFerryLink menacée par les anciens syndicalistes de SeaFrance

La Scop SeaFrance exploite des navires sous le nom de MyFerryLink. DENIS CHARLET/AFP

SeaFrance, qui exploite les ferries de MyFerryLink, sera placée ce vendredi sous la protection du tribunal de commerce. Ses dirigeants cherchent à mettre l'entreprise à l'abri d'un sabordage.

Les anciens «gros bras» de SeaFrance, membres de la sulfureuse CFDT Maritine Nord, vont-ils saborder leur propre entreprise? Ces syndicalistes avaient été désavoués en 2012 par la confédération CFDT et mis en examen en novembre 2013 pour des infractions d'abus de confiance commises au préjudice du comité d'entreprise (CE) de SeaFrance. Ils occupent actuellement une position éminente à la tête de la société coopérative qui a repris, sous le nom de MyFerryLink, les liaisons autrefois exploitées par SeaFrance.

Didier Cappelle préside le conseil de surveillance de la Scop et Éric Vercoutre est secrétaire du comité d'entreprise. Ils ont les moyens de faire couler la société qui emploie 600 personnes, réalise 95 millions d'euros de chiffre d'affaires et dégage un résultat positif.

Les syndicalistes mis en examen prennent leur revanche

Ainsi, lundi, Didier Cappelle a décidé de convoquer le conseil de surveillance pour révoquer le directoire de la Scop: Jean-Michel Giguet, ancien patron de Brittany Ferries et véritable dirigeant de l'entreprise coopérative, et Raphaël Doutrebente, son adjoint.

Didier Cappelle et Éric Vercoutre reprochent aux deux dirigeants opérationnels de la Scop de percevoir des salaires trop élevés et de ne pas communiquer dans les délais les informations requises au conseil de surveillance… Pour éviter le naufrage, le directoire de la Scop va placer dès ce vendredi l'entreprise «sous le régime de la sauvegarde de la justice», indique-t-il dans un communiqué tout en précisant qu'il ne s'agit en aucun cas d'un dépôt de bilan.

Le PDG d'Eurotunnel donne l'alerte

Les dirigeants, de nombreux salariés - membres de la Scop - et Jacques Gounon, le PDG d'Eurotunnel, qui possède les bateaux et le fonds de commerce de la société MyFerryLink, crient au «suicide» à propos de cette révocation. Dans un courrier cité par La Voix du Nord, Jacques Gounon souligne que les contrats d'affrètement des navires, propriété d'Eurotunnel, ont été conclus avec le directoire, et non avec la Scop, en vertu d'une clause «intuitu personae». «Une révocation du directoire entraînerait l'arrêt anticipé de ces contrats» indique le dirigeant.

La démarche de Didier Cappelle est d'autant plus incompréhensible que les difficultés se sont accumulées ces derniers mois autour de MyFerryLink: la justice britannique a réclamé qu'Eurotunnel abandonne son activité maritime et trouve un repreneur pour les bateaux et le fonds de commerce. Par ailleurs, les dirigeants de la Scop ont fait appel de la décision britannique et attendent le jugement définitif.

Certains avancent que Didier Cappelle veut profiter de cet imbroglio pour bâtir une société d'économie mixte (SEM) avec des collectivités locales pour reprendre les bateaux. Le financement de cette entreprise en revanche n'est pas évoqué.

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