Microcrédit, miracle ou désastre ?

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Microcrédit, miracle ou désastre ?

Le microcrédit est, sans aucun doute, l’innovation qui a fait le plus parler d’elle dans la lutte contre la pauvreté. Il y a un peu plus de trente ans, Mohammed Yunus consentait ses premiers prêts à un groupe de femmes du Bangladesh. Il y a aujourd’hui plus de 150 millions de micro-emprunteurs à travers le monde. Le programme a essaimé jusqu’aux Etats-Unis et en France. La grande majorité de ces clients n’avaient auparavant aucun accès au crédit bancaire et étaient contraints d’avoir recours aux usuriers de village, qui pratiquent des taux faramineux (en Inde, les vendeurs de légumes qui empruntent à la journée paient jusqu’à 5 % par jour, et dans les villages, des taux de 20 % par mois ne sont pas rares).

Esther Duflo est professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT) et cofondatrice de la chaire Abdul LatifJameel Poverty Action Lab (J-PAL) sur la réduction de la pauvreté et le développement, elle a été, en 2009, titulaire de la chaire Savoirs contre pauvreté au Collège de France. Elle vient de publier "Le Développement humain" et "La Politique de l’autonomie" (Seuil-La République des idées, 11,50 € chaque volume).

Or, presque tous doivent bien, un jour ou l’autre, avoir recours au crédit : en effet, les pauvres vivent dangereusement... Ils sont très souvent à leur compte : au Pérou, 69 % des ménages urbains les plus pauvres ont leur propre entreprise. En Inde, au Pakistan, au Nicaragua, cette proportion se situe entre 47 % et 52 % (dans les pays de l’OCDE, la proportion d’entrepreneurs n’est que de 12 %). Dans les régions rurales, la part des ménages à leur compte est encore plus importante. Le moindre choc (une mauvaise récolte, une maladie, un vol...) les laisse extrêmement vulnérables.

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23-02-2010

Merci Guillaume, et Esther Duflo, au Monde...

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