Les Bureaux du cœur

Les bureaux du coeur ©Getty
Les bureaux du coeur ©Getty
Les bureaux du coeur ©Getty
Publicité

Sandrine Oudin nous emmène à Nantes découvrir cette idée étonnante : des patrons qui donnent les clés de leur entreprise à des SDF. Ça s'appelle Les Bureaux du Cœur.

On passe la porte d'Artimon pour retrouver Gérard et Emmanuel Alix, le patron.

Evidemment, il y a des contraintes, des horaires à respecter. Il faut tout ranger, tout nettoyer. Pas de copains, pas de chien, mais peu importe, en tout cas pour Gérard. L'essentiel pour lui, c'est la petite clé qu'il cache comme un trésor tout au fond de son pantalon.

Publicité

"J'ai même mis un porte clés pour ne pas la perdre" explique-t-il. En pyjama au beau milieu de l'entreprise, Gérard a un peu l'impression d'être chez lui : "Je sors mon lit, je pose mon duvet. Je fume ma cigarette avant parce qu'on fume pas dans les locaux. Et après je fais dodo."

Avant de trouver cette solution, Gérard dormait sous une toile de tente, dans le froid et l'humidité.

C'est une rencontre qui a incité Emmanuel Alix à ouvrir ainsi son entreprise : "J'ai rencontré un môme au mois de février dernier, alors que je faisais visiter un local. Il faisait -5°C dehors et il était sous le porche du local que j'allais faire visiter. Le local faisait 2000 m² et il était chauffé."

Sans se prendre pour l'abbé Pierre ni pour Coluche, ça m'emmerde de voir des gens dehors. Là, on a quelque chose à travailler.

Les Bureaux du Cœur travaillent en lien direct avec des associations du secteur : "Les gens ont été - je n'aime pas le terme, mais je n'en ai pas d'autre - "sélectionnés" par les associations parce qu'il y a des gens à la rue qui ont des problèmes d'alcool, de drogue. Ces gens-là, on ne peut pas les mettre aujourd'hui dans des bureaux et notre boulot à nous, Bureaux du cœur, c'est justement d'aller chercher tous les autres. Et il y en a plein : des étudiants, des femmes battues, des gens qui bossent dans des boîtes et qui dorment dans leur bagnole, qui dorment dans la rue, alors que nous, nos locaux, sont chauffés. C'est indécent, ça n'est plus possible." 

Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.

L'équipe

pixel