L’économie sociale et solidaire, véritable levier de développement économique et social

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L'économie sociale et solidaire, véritable levier de développement économique et social

Aujourd’hui, à l’occasion de la conférence de presse de lancement de la 2 édition nationale du mois de l’économie sociale et solidaire en France, Yannick Barbançon, Président du Conseil National des Chambres Régionales de l’Economie Sociale (CNCRES) et Claude Alphandéry, Président d’honneur de France Active, ancien président du Conseil National de l’Insertion par l’activité économique (CNIAE), réclament que les pouvoirs publics reconnaissent l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) comme véritable levier de développement économique et social et comme interlocuteur des politiques publiques et du dialogue social.

« Les citoyens savent-ils que des millions de militants et salariés sont dans des entreprises portant des actions exemplaires ? ». Ainsi Claude Alphandéry introduit-il le débat en déclarant que si les Français sont très attentifs et intéressés par ce que fait l’économie sociale et solidaire (développement durable, insertion, éducation populaire, recyclage, services à la personne, …), ils ne savent en revanche pas que ça existe ». Et pourtant, l’ESS, c’est en France plus de 2 millions de salariés et 1 entreprise sur 10, soit 10% du PIB. On oublie d’ailleurs trop souvent que ce que l’on appelle l’ESS représente 3% de croissance de l’emploi sur les 10 dernières années contre 2,3% pour le reste de l’économie. « Dans un contexte de crise économique, sociale et financière mondiale, l’ESS répond plus que jamais aux attentes et aspirations des citoyens. Les initiatives de l’ESS participent à un projet global de transformation de la société, mais il faut le reconnaitre », rajoute Claude Alphandéry, « je regrette par exemple que sur la question du Grand Emprunt, on évoque systématiquement le concept d’innovation technologique, jamais celui d’innovation sociale ».

Ce que demande aujourd’hui l’ESS aux pouvoirs publics : la reconnaissance du secteur de l’ESS comme véritable levier du développement économique et de l’emploi dans notre pays et notamment :
- Lui laisser prendre sa juste place, sans lui mettre des bâtons dans les roues 
- Le reconnaitre comme interlocuteur de la mise en œuvre des politiques publiques, nationales ou territoriales et du dialogue social, au même titre que les organismes représentatifs comme le MEDEF, la CGPME, l’UPA….

Yannick Barbançon explique par exemple qu’il « n’est pas normal que les Chambres Régionales de l’Economie Sociale (CRES), bien qu’elles ne soient pas consulaires, ne soient pas impliquées au même titre que les Chambres de Commerce et d’Industrie, les Chambres de Métier dans le débat relatif au développement économique et à la création d’activités. « Si la mission confiée au Député F. Vercamer par le gouvernement reconnait la place de l’ESS dans les territoires et le lien entre l’économique et le social, ce sera déjà un point positif », reconnait Yannick Barbançon. Et lui de rajouter : « Notre exigence première : que les mesures décidées à l’issue du rapport ne soient pas seulement des pompes pour créer de l’emploi, mais tiennent véritablement compte des spécificités des acteurs et du secteur. C’est en créant des activités qu’on crée des emplois. Nous sommes par ailleurs très inquiets par la suppression dès la fin de l’année de la Délégation interministérielle à l’économie sociale et à l’expérimentation sociale (DIESES). »

Dans les 3 dernières années, les subventions accordées au secteur ont été divisés par 2,5. Certaines associations se sont même vues supprimer leurs subventions sans aucun préavis. « La baisse du soutien aux associations par les pouvoirs publics risque de se renforcer dans les prochaines années, avec un Etat qui confie aux collectivités locales des compétences tout en les privant de leurs ressources. », conclut Claude Alphandéry.
Lors de la Conférence, Claude Alphandéry a enfin annoncé le lancement du Laboratoire de l’économie sociale et solidaire, initié en janvier dernier avec le CNCRES, démarche participative qui propose "50 propositions pour changer de cap", et ce afin de répondre à "une crise de civilisation qui appelle un projet de civilisation" sur le site lelabo-ess.org.

Enfin le CNCRES publie le premier "Atlas national et régional de l’économie sociale et solidaire", détaillant son poids dans 13 secteurs d’activité et dans les économies régionales.

Source : Suivre les évènements du Mois de l’ESS...

Tous les commentaires

04-11-2009 par Forveille

Bonjour

Nous devons travailler sur les critères véritables du fonctionnement d’une entité de l’ESS et les rapports entre ESS et entrepreneuriat social.
jean-Yves Forveille jeanyves.forveille gmail.com

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