L’après-Snowden : reprendre en main son informatique

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L'après-Snowden : reprendre en main son informatique

Que nous révèle Edward Snowden ? Tout d’abord que, contrairement à ce que tendraient à faire croire les glapissements indignés de l’administration américaine, ce n’est pas une affaire d’État, mais l’affaire de tous les États. La faiblesse, voire l’absence, des réactions diplomatiques montre assez que Prism et sa galaxie de programmes de surveillance, si elles se sont construites sous l’égide de la NSA, constituent aujourd’hui en réalité une Bourse mondiale d’échanges de données personnelles à laquelle tous les alliés des États-Unis participent de très près ou d’à peine plus loin. Répétons-le, Prism et consorts ne sont pas le fait d’un État mais des États. Demain la NSA chinoise aura certainement remplacé la NSA américaine, mais si nous, citoyens, n’y mettons pas un frein, demeurera cette compulsion démente et obscène de mettre un œil derrière chaque trou de serrure numérique. En France, le vote de l’article 13 de la loi de programmation militaire, passant outre aux avis défavorables de la Cnil et du Conseil national du numérique, vient récemment d’illustrer cette tendance. Ainsi, ce n’est pas tant à un débat sur les équilibres géostratégiques que nous invite l’affaire Snowden, qu’à une réflexion sur notre rapport d’utilisateur citoyen à la technologie, et à l’informatique en particulier.

Car si nous ne pouvons pas faire totalement confiance à nos gouvernements, pouvons-nous au moins faire confiance à nos smartphones, à nos ordinateurs, à nos applications, aux services hébergés centralisés ? Ici aussi, malheureusement, la réponse est « non ». Les informations dévoilées par Edward Snowden montrent que les innombrables intrusions de la NSA n’ont été possibles qu’à cause de la faible résistance, voire de failles volontairement aménagées dans de grands programmes privateurs. Notre informatique s’est donc comportée de façon déloyale à notre égard, souvent de manière délibérée, communiquant à notre insu des informations que nous considérions de l’ordre du privé.

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