Historique de l’association

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Historique de l'association

1989 : Naissance dans la jeunesse

L’association "Les Pieds dans le PAF est née au début de l’année 1988 de la rencontre entre des étudiants en communication de l’association Intercom et des lycéens qui avaient publié une "pétition contre le décalage horaire des émissions intéressantes à la télévision".

Cette pétition portée par Guillaume SOULEZ, lycéen à Fénelon (Paris) avait été signée dans différents lycées et universités et par plusieurs personnalités (R. Debray, N Mamère, J. Lacouture, E. Badinter, P. Vidal-Naquet,.... ). Finalement 50 000 signatures furent recueillies. L’association Intercom était issue du mouvement lycéen et étudiants de 1986 contre les projets Monory -Devaquet. Rassemblant des étudiants et une trentaine d’universités à Paris (Paris VIII, Paris Y, Paris 111,...) et en province (Lyon, Rennes, Toulouse,... ), cette association a organisé en avril 1987 des assises nationales des formations à la communication rassemblant 250 personnes à Paris VIII pour dénoncer "le mythe de la communication".

À l’époque, parmi les trois choix des lycéens au moment de leur pré-inscription en université 25 % (environ 250 000) choisissaient le domaine de la communication et de l’information alors que celui-ci représentait dans le secteur public environ 10 000 étudiants.

La rencontre entre des lycéens "voulant changer le rapport du public à la TV" et des étudiants critiques sur le système d’enseignement de la communication en France débouche sur la création de l’association le 2 mars 1989.

Certains enseignants, universitaires, journalistes, cadres de l’éducation populaire et militants politiques de gauche "chaperonnent" cette naissance. La présence de C. TASCA au Ministère de la communication est aussi un facteur très positif.

1989. : Définition d’orientations et d’un plan d’actions

L’association définit très vite plusieurs orientations et décide une stratégie de "montée en puissance". "Les Pieds dans le PAF" se définit comme une association de réflexion et d’action, se situant entre l’éducation populaire traditionnelle (LFEEP, Léo Lagrange, FFMJC,...) et les mouvements d’opinion qui sont apparus au cours des années 80 et 90 (SOS Racisme, Act Up,... ).

"Les Pieds dans le PAF" pense que la question de la télévision (et de l’ensemble des médias par extension) est une question politique et sociale majeure, même si elle intéresse peu les responsables politiques, les militants politiques et / ou associatifs et les intellectuels. Même si organiser les téléspectateurs critiques est, par essence, un véritable pari.

L’association choisit comme orientations - Le consumérisme téléphile. « : Les Pieds dans le PAF" n’ont jamais considéré les téléspectateurs (fussent-ils les plus passifs) comme des objets de dénigrement ou d’études sociologiques uniquement. Ils n’ont jamais participé aux campagnes de l’ordre moral contre le sexe et la violence à la TV. Ils se sont toujours intéressés, à la fois à l’organisation générale des médias (groupes, connivences, _) et surtout aux programmes. Ils n’ont jamais voulu produire de programmes ou se mettre à la place des journalistes des dirigeants de chaînes, du CSA,... Ils souhaitent arriver à dégager des outils pour créer des "labels de qualité" des programmes.

- L’éducation à l’image et, au son. De passif "Les Pieds dans le PAF" on agit pour que le téléspectateur devienne actif Ils ont notamment mis en place, à l’image de la "semaine de la presse à l’école", la "semaine annuelle du Jeune Téléspectateur Actif’ 1989 -1994 : un activisme tout azimut

La trentaine de militant(e)s bénévoles du début décide : - Que l’association regroupe des adhérent(e)s individuels (environ 1 000 au plus fort) et des groupes régionaux, départementaux, locaux (environ 70 en 1994) et des associations ou structures locales "partenaires" (MJC, établissements scolaires,...) L’association a organisé une Université d’été en 1991 sur le thème "médias et banlieues".

- Pour les relations avec les institutions (Ministères, CSA,...) : rencontres régulières, indépendance financière (30 % du budget en subventions) et esprit critique. L’association a constitué un groupe de réflexion composé d’une dizaine de Députés, à l’Assemblée Nationale (M. Françaix, C. Kert, H. Bouchardeau, S. Royal,... )

- Pour les relations avec les médias : rencontres régulières, constitution d’un réseau de "soutiens" plus ou moins déclarés, communiqués de presse hebdomadaire,... L’association a une revue de presse impressionnante : plus de 1000 articles dont une Une du Monde, un passage à "Ciel mon mardi", aux "Dossiers de l’écran", à l’Assiette anglaise, au 19/20 de FR3,... - Pour les relations avec l’éducation populaire : filiation, refus de se situer dans un "clan", partenariats nombreux, interventions régulières sur les relations associations / médias. L’association est membre du CNAJEP (CA entre 1990 et 93, bureau entre 93 et 94 et animation de la commission communication), occupe différents postes au CA de l’INJEP, au CNEPJ, siège en suppléant au Conseil National de la Vie Associative et siège avec 3 membres du "collège jeune" pendant trois renouvellements à la Commission de classification des oeuvres cinématographiques (1990-92-94) auprès du Centre national du cinéma. L’association est d’abord soutenue par la LFEEP puis après la création de MTT par Léo Lagrange. L’association est agréée Jeunesse et Sports, à partir de 1993.

- L’organisation de clubs de téléspectateurs. L’association, notamment au travers de la semaine du JTA, a créé des "clubs de téléspectateurs actifs". Ils ont aussi existé dans des FJT, des MJC, des centres sociaux...

- L’organisation de débats, colloques. "Les Pieds dans le PAF" ont participé, en tant qu’intervenants ; à une centaine de colloques ou débats en 5 années. À l’origine l’association a été présente dans les Journées des téléspectateurs organisées sur l’initiative de C. TASCA dans une dizaine de grandes villes en France en 1989. "Les Pieds dans le PAF" est notamment intervenue dans un colloque européen à Bruxelles en 1990, dans un débat sur les reality-shows à la Vidéothèque de Paris, dans un colloque sur la guerre du Golfe à Nantes. L’association a été très active lors des différents "Carrefours médias jeunesse" de Niort...

- Les publications. Le groupe "Ecole Normale Supérieure" de Fontenay-aux-Roses publie "L’œil du cyclone". L’association publie, à partir de la guerre du Golfe, "I’Envers des médias", bulletin trimestriel édité par le Collectif de réflexion et d’action sur les médias qui regroupe une dizaine d’associations et de collectifs. 10 numéros seront publiés jusqu’à la fin 1993. L’association soutient la création de trois revues : "Télé fiction" en avril 1991 et "Homozapiens" en juin 1993. ces deux revues ne tiendront pas longtemps. Par contre, Animeland", consacrés aux dessins animés et aux mangas, lancé en 1991, existe toujours et s’est considérablement développé (plus de 50 numéros parus.

L’association a été associée au lancement de "Téléscope" par le Centre National de Documentation Pédagogique en 1991.

- L’organisation en Europe. En 1989, à l’occasion d’une Rencontre européenne sur les médias au nouveau CNIT de La Défense, "Les Pieds dans le PAF" a été à l’instigation de la première rencontre européenne des téléspectateurs à la Vidéothèque de Paris. Allemands, espagnols, italiens, belges, danois, anglais, hollandais... et français lancent la Fédération Européenne des Téléspectateurs qui sera reçue plusieurs fois au Parlement Européen

- Les manifestations et les opérations "coups de poing". Dès le début, J’association a souhaité rendre visible son action, en agissant comme -un véritable mouvement d’opinion. L’association a créé un badge, montré à 7 sur 7. Puis, en février 1989, lors de l’installation du CSA, elle a organisé une manifestation publique, suivie par quelques dizaines de personnes. L’association a organisé plusieurs opérations "coup de poing" : recours auprès du CSA au moment du changement de capital de La 5 (au profit de Lagardère), manifestation devant France 2 contre le 7ème passage de Le Pen à "L’heure de vérité", participations à plusieurs manifestations contre les discriminations, record du nombre d’heures passées devant la TV (en liaison avec Skyrock), collecte d’images pour la télévision roumaine, présentation d’un candidat des téléspectateurs aux élections cantonales de 1992 à Boulogne-Billancourt, action en justice contre "Témoin n°1 en liaison avec le Syndicat de la magistrature, distributions de tracts à l’entrée des 7 d’or... 1994 -2000 : une action discrète de réseaux

À partir de la fin 1993, les dirigeants de l’association ont, pour la plupart, trouvé un emploi car ils étaient tous bénévoles, l’association n’ayant pas les moyens de payer des permanents, ou se sont engagés dans un militantisme plus politique. Ne s’étant jamais vraiment posé la question du "passage de témoins" à une génération plus jeune, ils ont décidé de "mettre en veilleuse" l’association. Ils ont continué à être interrogés à différentes occasions dans les médias et certains groupes locaux ont continué à avoir une activité (cf. 44 Pieds Dans le Paf)

Certains dirigeants de l’association ont surtout mis à profit cette période pour étoffer leurs relations, pour peaufiner un ensemble de formations à monter pour permettre une véritable pérennisation de l’association, pour poser les bases de plusieurs publications.

Les responsables de l’association ont continué à suivre l’actualité du PAF, à voir confirmées la plupart de leurs réflexions. Ainsi Patrick Farbiaz, ancien membre fondateur a écrit différents livres sur les médias.

À partir de 2000 et avec la déferlante de la télé-réalité, l’association redémarre petit à petit ses activités avec l’arrivée de nouveaux membres inquiets pour l’avenir du PAF 44 Pieds dans le PAF : une association départementale d’exception Née de la rencontre entre des acteurs du milieu de l’éducation populaire et des représentants de l’association nationale lors du carrefour médias jeunesse de Niort en 1991, l’association 44 Pieds dans le PAF fut à l’initiative du développement d’associations départementales et d’un réseau pieds dans le paf. Depuis sa création, l’association départementale a maintenu une collaboration étroite avec l’association nationale tout en menant une activité autonome et permanente sur la Loire-Atlantique.
Elle a ainsi mis en place plusieurs actions d’éducation aux médias : Semaines des jeunes téléspectateurs actifs, séjours à Paris dans les médias avec des groupes de jeunes d’établissements scolaires ou de club de jeunes, débats (comme les TV troquets), interventions en milieu scolaire ou socioculturel, colloque national TELE et SIDA (en 1997) Elle a aussi oeuvré dans des actions de défenses de consommateurs de la télé : résolutions de problèmes de réceptions d’antennes , bureau de plainte télévisuelle, et à partir de 1995 l’organisation des Zap D’or (élections des émissions les plus nulles de la télévision)avec près de onze mille votants. En 1999 "44 Pieds dans le Paf" réalisent un reportage sur le paysage télévisuel Burkinabé. Ce reportage diffusé la même année au cours des Escales de St Nazaire à permis de sensibiliser les participants aux difficultés africaines et de mettre en place une action humanitaire. Action qu’elle a accompagnée lors d’un voyage au Burkina et dont elle a tiré une exposition photo. L’association "44 Pieds dans le Paf" reste actuellement la seule association départementale et, par son action et sa longévité, elle est l’exception à suivre. "Les Pieds dans le PAF" aujourd’hui

Constatant que l’association nationale est végétative depuis quelque temps, une nouvelle équipe décide en décembre 2000 de prendre en main l’association et de lui donner un nouveau souffle. Cette nouvelle équipe redémarre les activités de l’association autour de deux axes essentiels : Intervention publique et Education aux médias.

Ainsi elle participe à des manifestations publiques autour de l’affaire "Baise-moi" et de "Loft story" (interviews, débats publics...). Par ailleurs, elle multiplie les rencontres auprès des différents réseaux de l’Education Nationale et de l’Education populaire (Participation au Salon de l’Education, rencontre avec la ligue de l’enseignement, la FCPE, le CLEMI... )

Par ailleurs elle développe plusieurs conventions dans des écoles ou dans de centres socioculturels pour organiser des clubs d’audiovisuels, des ateliers ou des stages d’éducation aux médias ainsi que des conférences.

Cependant le manque de moyen affaiblit considérablement la portée des actions et ne donne pas les résultats escomptés. Pour relancer une nouvelle dynamique une assemblée générale est organisée en décembre 2001 avec l’idée de regrouper dans un même conseil d’administration les deux groupes encore actifs : Pieds dans le PAf île de France et 44 Pieds dans le PAF. À cette occasion, un nouveau bureau est élu désignant Mr Denis ROUGE président et Mme Le Saux-Glaymann vice-présidente. Par soucis de décentralisation le siège social est transféré à Nantes, un bureau parisien restant indispensable pour un meilleur fonctionnement ; notamment dans les relations avec les différents contacts, médias et réseaux d’éducations...

Après un bilan de 10 ans d’activité avec des hauts et des bas de l’association, les nouveaux dirigeants en tirent les conclusions suivantes : L’organisation de la structure associative ne peut se faire sans un solide budget de fonctionnement et la pérennisation de l’association passe par la recherche de subventions publiques et privées. Pour cela il faut avoir des personnes en capacités matérielles et de temps pour monter des dossiers de subventions. Le premier constat qui s’impose est donc de disposer d’un local et de permanent pour faire vivre l’association. De plus pour assurer la visibilité de l’association il lui faut rendre ses actions publiques. Une "vitrine" est donc obligatoire : un site web dans un premier temps et dans un second temps il est envisagé une ou des publications.

Étant tous issus du milieu associatif les représentants de l’association ont rapidement mis en place plusieurs partenariats. L’association est désormais présente dans différents réseaux ou collectifs d’association comme le CIEM. Elle a également mis en place un projet de "semaine sans télé" sur le même modèle que la semaine des JTA, en Loire-Atlantique (et peut être en Île-de-France)
Une nouvelle rencontre avec les associations d’éducation populaire devrait permettre de nouvelles collaborations notamment avec la Ligue de l’enseignement.
D’autres projets sont en gestation et malgré l’urgence de la situation, le manque criant de financement freine considérablement toutes actions.

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