Front Populaire : la semaine de quarante heures

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Parade du Front Populaire lors de la fête nationale française en 1936
Parade du Front Populaire lors de la fête nationale française en 1936
© Keystone-France / Contributeur

La grande philosophe Simone Weil qui avait choisi de travailler - et longuement - en usine, a laissé des pages inoubliables sur les grèves qui, après la victoire du Front Populaire du 3 mai 36, concernent quelque deux millions de travailleurs. « On n’a pas eu la force d’attendre. Après avoir toujours plié, tout subi, encaissé en silence pendant des mois et des années, oser enfin se redresser ! »

Au-delà des accords signés à Matignon, deux mesures que le programme du Front Populaire n’avait pas explicitement prévues sont votées à la Chambre : quinze jours de congés payés et la semaine de quarante heures payée quarante-huit - elle sera bientôt transcrite en semaine dite anglaise : « la semaine des deux dimanches ».

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André Philip, le rapporteur, donnait à ces choix une justification non seulement sociale mais économique : l’augmentation de fait des revenus devait favoriser la demande, la production et l’emploi. Il apparut assez vite que c’étaient les prix qui augmentaient et que la capacité d’exportation des produits français était atteinte.

En 1937, le débat autour des quarante heures s’organise bientôt en bataille rangée. Léon Blum note qu’il s’agit d’un théâtre destiné à happer l’attention de l’opinion mais que le problème numéro un, dissimulé, est le refus d’investissement des détenteurs de capitaux. Paul Reynaud, grand leader de la droite parlementaire, n’est pas loin de penser la même chose mais il est convaincu qu’il faut un coup de force psychologique : sans ce retournement politique, les capitaux ne reviendront pas.

En 1938, la montée des périls extérieurs aidant, vient l’épreuve de force.

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