CIGALES et Union Européenne : projets et enjeux

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CIGALES et Union Européenne : projets et enjeux

Pascal Glémain, universitaire nantais, qualifie, dans son livre Epargnants solidaires l’épargne
solidaire « d’enjeu local européen ». Il fait ainsi référence aux initiatives prises par les CIGALES, dès 1999,
en association avec le CREDAL belge, la CFDT, Ekoinvest en Suède et l’Open University au Royaume Uni,
pour porter le projet Epargne SOlidaire de Proximité contre l’Exclusion (ESOPE).

Depuis 15 ans, la fédération des CIGALES, consciente des lacunes de l’Union européenne en matière
d’Europe sociale, a en effet considéré que la reconnaissance des missions et fonctions de l’épargne solidaire
passe par une meilleure visibilité au niveau européen. Après ESOPE qui nous a permis de mettre en place
des partenariats importants pour les CIGALES en France et en Europe, il y a eu MESANGE dont l’objectif
était de construire des outils de promotion de l’épargne solidaire comme le jeu de société Solidarisk. Enfin,
DESIRES, dernière initiative européenne, s’appuyant davantage sur les associations territoriales et de soutien,
a pour objectif de formaliser le savoir-faire acquis en vingt années de pratiques d’accompagnement dans la
création d‘activités d’utilité sociale, en lien avec des partenaires professionnels de la pédagogie. L’Association
Régionale des CIGALES d’Ile-de-France s’appuie directement sur ce travail et ces objectifs lorsqu’elle
élabore son projet et catalogue de formation.

Certains cigaliers ont pu reprocher à la Fédération de se détourner de ses objectifs en prenant
l’initiative de ces projets : il faudrait certes réaliser une évaluation de l’impact de ces projets pour le
mouvement CIGALES, sans en rester à l’écume, à savoir l’apport financier du fonds social européen, dans
une période de baisse des budgets nationaux et d’insuffisance de l’autofinancement.

Peut-être que les
responsables de l’Union européenne auront l’intelligence de faire procéder à l’évaluation des apports
européens aux structures d’économie solidaire par les bénéficiaires. Cela nuancerait certainement le regard
souvent négatif sur les programmes européens et contribuerait à impliquer davantage les mouvements
associatifs, en lieu et place des consultants et autres experts techniques. Car si l’Europe sociale doit se faire,
elle ne peut qu’être l’émanation des citoyens et citoyennes. Le très relatif intérêt pour les futures élections
européennes démontre qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir.

Jacques Dughéra, membre du Conseil d’Administration des CIGALES d’Ile-de-France

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