Banque mondiale : 10 ans de déclin des normes environnementales et sociales

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Banque mondiale : 10 ans de déclin des normes environnementales et sociales

A l’occasion de l’Assemblée Générale de la Banque mondiale les 24 et 25
septembre prochains, les Amis de la Terre et Environmental Defense
(Etats Unis) publient un rapport mettant en évidence les reculs
progressifs des normes environnementales et sociales de la Banque
mondiale dans les dix dernières années. La Banque perd son « leadership
 » face à d’autres acteurs publics et même privés adoptant des normes
parfois plus exigeantes que les siennes. A faire le jeu des pays
emprunteurs peu scrupuleux ou des multinationales, la Banque mondiale se
décrédibilise, minant sa réputation auprès des populations auxquelles
elle est censée venir en aide.

« En matière de normes, la Banque mondiale joue sa réputation déjà
sérieusement attaquée », explique Sébastien Godinot des Amis de la
Terre. « Dans les dernières années, la Banque a rejeté les
recommandations d’évaluations indépendantes qu’elle avait pourtant elle
même commissionnées, notamment dans les secteurs très controversés des
grands barrages et des industries extractives ».

Il poursuit : « La Banque va encore plus loin actuellement, avec la
refonte intégrale des politiques environnementales et sociales de la
Société Financière Internationale (bras armé de la Banque pourle
secteur privé). Après six mois de pression de la société civile, la SFI
vient enfin de publier le deuxième draft de ses nouveaux « Standards de
performance ». Compte tenu de la première version catastrophique, nous
craignons le pire. La SFI abandonne l’approche contraignante pour des
normes floues, et transfère ses propres responsabilités au secteur
privé. C’est consternant. »

Les performances de la Banque en matière environnementale et sociale
sont pourtant déjà critiquées depuis des années par ses mécanismes de
surveillance interne : dans son évaluation des normes en 2003, le
médiateur (CAO) écrit : « Les systèmes nécessaires sur place pour guider
la mise en oeuvre et l’interprétation des politiques de sauvegarde sont
soit laxistes soit inexistants ». Le Département d’Evaluation Interne
(OED) indique quant à lui, dès son évaluation des normes en 2002 :« Des
lacunes dans le respect des politiques, mises en évidence dans des
projets à haute visibilité, ont créé des doutes sur la probité des
processus d’assurance qualité ». Il ajoute « Une réforme fondamentale
des processus de mise en oeuvre et de responsabilisation est essentielle
 ».

Aujourd’hui, la Banque va dans le sens inverse.

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